Il faut protéger les sternes nereis

La première vague de nidification des sternes a débuté depuis un mois sur les îles du Grand Nord. Garde-natures, province, associations environnementales et mairies demandent aux plaisanciers la plus grande vigilance. L’amende risque d’être salée pour les récalcitrants. 
Près des îlots du Grand Nord entre Kaala-Gomen et Koumac, depuis le début du mois de mai, les gardes-nature scrutent le ciel et le bal volant des sternes. Dans cette région, cinq espèces cohabitent dont la fameuse sterne néréis, emblématique de la Nouvelle-Calédonie. 
 

Des petits groupes épars

Sur l’îlot Table, une importante colonie de 120 adultes et 30 couveurs s’est installée. On compte déjà huit naissances de poussins. La dernière nidification à cet endroit date de 2012. Une ponte dispersée différente d’une année à une autre qui complique la tâche des gardes-natures. 
« La difficulté qu’on a avec cette espèce est qu’elle va se choisir plusieurs sites. Elle se met rarement en grands groupes. Souvent, ça va être des petits groupes un peu épars, ça nous oblige à être un peu constamment sur ses traces, savoir où elle va s’installer, où elle va faire sa reproduction » explique Christophe Hatjopoulos, garde-nature sur le secteur de Koumac.
 

Des mâts et des filets

Afin de dissuader les bateaux d’accoster sur les îlots, la province Nord a installé depuis l’an dernier des mâts pour protéger les sternes. Lorsque le fanion est levé, il interdit l’accès des plaisanciers. Cette interdiction marque la période de reproduction sur les îlots. Des filets orange, sorte de filets de chantiers, signalent notamment aux navires un secteur de ponte. Des actions de sensibilisation sont également menées sur le terrain.
« Il peut même y avoir des sites où il n’y a ni mât, ni filets, et on invite les gens à être observateurs de l’environnement. S’ils voient un comportement un peu anormal d’oiseaux qui leur semblent en reproduction, ou qui se font attaquer… » poursuit Christophe Hatjopoulos. « La période délicate pour cette espèce est de mai à septembre. Après, il ne faut pas oublier que le reste de l’année, il y a toutes les autres espèces de sternes qui même si elles se portent mieux en termes d’effectifs, sont tout aussi menacées par les mêmes problématiques de dérangement ». 

Cette période de nidification est l’occasion pour les gardes-nature de procéder au comptage des espèces de sternes sur les îlots du Grand Nord. Après le temps de la prévention, les protecteurs des espèces en voie de disparition peuvent sanctionner en cas de manquement aux interdictions. L’amende peut atteindre les 1,7 millions de Francs CFP.
Christophe Hatjopoulos, garde-nature de la province Nord, au micro de Cédrick Wakahugnème 

Sternes itw Hatjopoulos

Le reportage à Koumac de David Sigal 
©nouvellecaledonie