Exactions à Payama : les suites de l'enquête

Après les violences qui se sont déroulées entre samedi 13 et dimanche 14 novembre à Kaala-Gomen, le procureur de la République, Yves Dupas, évoque douze personnes mises en cause, risquant jusqu'à dix ans d'emprisonnement.

Cinq habitations et sept véhicules incendiés dans des scènes de violence avec armes à feu. Depuis, l'instruction suit son cours afin de poursuivre les agresseurs. Les exactions commises à Payama opposent des familles qui nourrissent une forte rancœur. 

Un conflit de longue date

Selon le maire de la commune, les parcelles de terre sur lesquelles se situe la tribu ont été attribuées à vingt ans auparavant. Depuis, deux familles, donc, se disputent le leadership. Dernièrement, un des membres de la famille a été victime d'un accident de la route, mortel. Un clan a alors accusé l'autre de sorcellerie. Ce que confirme le procureur de la République Yves Dupas : "suite à l’ accident mortel dont a été victime l’un des membres du clan amenant ces derniers à accuser l’autre clan de leur avoir jeté un sort".

Le rôle des réseaux sociaux

Singularité de ces violences, elles ont toutes été filmées et diffusées sur les réseaux sociaux. Les agresseurs, fortement alcoolisés, ne cherchant pas à dissimuler leur visage. "Ces vidéos, particulièrement précises, vont aider les enquêteurs", souligne Yves Dupas. Le dossier a été confié à la brigade de recherche de Koné, qui continue d'auditionner les victimes. 

Les suites de l'enquête

Au niveau judiciaire, une enquête a été ouverte pour des chefs de dégradations ou destructions de biens par incendie et de violences aggravées avec usage ou menace d’armes. Selon les premières investigations, douze personnes sont mises en cause dans cette affaire. Elles risquent jusqu'à dix ans d'emprisonnement. Les coutumiers du pays épaulent également la justice afin de résorber ce conflit. 

Le reportage de Gilbert Assawa, Nathan Poaouteta et Louis Perin.

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