Enquête pour tentative de meurtre sur des gendarmes et des gardes-nature de la province Nord

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Des échanges de coup de feu se sont produits mercredi soir, à Koné, entre des gendarmes qui intervenaient avec des gardes-nature de la province Nord, et des braconniers. Une altercation qui s'est passée du côté de Baco pendant une chasse à la roussette, interdite en cette période de l'année. Aucun blessé n'est à déplorer.

Mise à jour avec parquet et province

Echanges de tirs, mercredi soir, vers 21 heures, à Koné. Des hommes ont été surpris par une opération menée conjointement par trois gendarmes du PSIG et deux gardes-nature provinciaux. Les braconniers ont tiré en direction des forces de l’ordre, qui ont riposté. Ils ont ensuite pris la fuite. Une enquête a été ouverte pour tentative de meurtre, elle sera menée par la brigade de recherches de Koné. 

Des coups de feu entendus

L'opération commune a été mise en place dans un objectif commun de lutte contre le braconnage. En début de soirée, plusieurs coups de feu sont entendus vers la tribu de Baco, d'après un communiqué diffusé ce jeudi soir par le procureur de la République, "amenant les gendarmes et les gardes-nature à progresser à pied sur la route de Pomémie, dans la direction des tirs". Vers 21 heures, ils se postent dans les brousses, poursuit Yves Dupas.  

Tirs successifs

Selon la gendarmerie, deux individus sortent de la forêt et arrivent sur la route, chargés de sacs à dos, de lampes et de fusils. Lorsqu'ils voient qu'ils ont de la compagnie, ils s'enfuient et sont de suite poursuivis. Alors qu’il se rapproche de l’un d'eux, un militaire, décrit le procureur, "entend un coup de feu tiré dans sa direction, à une distance proche mais dans son dos, provenant probablement du second mis en cause, situé en retrait par rapport à la course-poursuite".

Puis, "alors que les deux mis en cause se retrouvent à nouveau devant le gendarme, celui-ci subit un second coup de feu, l’amenant à sortir son arme de service et à effectuer un premier tir de riposte". Ce n'est pas fini. "Dans leur approche auprès du premier militaire, explique le communiqué du procureur, un garde-nature et un deuxième gendarme sont directement menacés par l’un des mis en cause, qui braque son  arme dans leur direction. Le premier gendarme fait usage de son arme de service, une seconde fois, au vu de la menace immédiate sur ses collègues."

Des faits "d'une extrême gravité"

Alors, "avant de parvenir à s’enfuir dans les brousses, l’un des mis en cause tire à deux reprises en direction de la patrouille, conduisant à un troisième tir de riposte par le gendarme". Heureusement, pas de blessé a priori. En tout cas, il n’a pas été retrouvé de trace de sang sur les lieux. Les enquêteurs et le parquet se disent "particulièrement déterminés à déployer toutes les investigations nécessaires aux fins d’identifier et d’interpeller les auteurs de ces faits, d’une extrême gravité, de nature criminelle, faisant encourir la peine de réclusion à perpétuité".

Je tiens à adresser un message de soutien aux gendarmes et aux gardes-nature qui ont été violemment agressés alors qu’ils remplissaient leurs missions au service de la protection de l’environnement.

Yves Dupas, procureur de la République

Le Nord soutient ses agents

Communiqué de la province Nord, par ailleurs. "Je tiens à condamner avec fermeté la violence commise à l'encontre de nos agents assermentés dans l'exercice de leur fonction, signe son président, Paul Néaoutyine, qui salue aussi leur engagement et leur implication dans ces actions de contrôle au bénéfice de la biodiversité. 

Pour rappel, la chasse à la roussette est interdite en cette période de l’année. Elle n'est autorisée en province Nord que les samedis et les dimanches d’avril. Mais certains n’ont pas eu la patience d’attendre.