Les difficultés de KNS se font déjà ressentir à Koné

La vie économique ralentit à Koné, et le phénomène pourrait s'amplifier dans les prochains mois.
Immobilier, automobile, banques : depuis que l'usine du Nord est "en sommeil", de nombreux secteurs de la région subissent une baisse d'activité. Si les emplois des salariés de KNS sont maintenus durant les six prochains mois, les sous-traitants se retrouvent, eux, sur le carreau, tout comme les salariés expatriés de Glencore.

Plus de deux semaines se sont écoulées, depuis l’annonce de la mise en veille de l’usine du Nord. Si l’ensemble des salariés de KNS gardent leur place pour les six prochains mois, les sous-traitants se retrouveront sans activité fin février. Les quelque 75 salariés expatriés Glencore, actionnaire minoritaire, voient également leur contrat se terminer à la fin du mois.

Une situation qui impacte d'ores et déjà fortement la commune de Koné. Parc immobilier, inscription à l'école, location de voiture, banque : tous voient leur activité diminuer. Un ralentissement de la vie économique qui devrait s’accentuer dans les semaines à venir.

Des logements désertés

À la base vie, on trouve les volets baissés et les portes closes : il n'y a plus de locataires, les cinquante logements ont été vidés du jour au lendemain. Tous étaient salariés d'entreprises sous-traitantes. Une perte financière directe pour la mairie, qui en a la gestion. "C'est un manque à gagner de quinze millions sur l'année, pour les dix mois qui restaient, pour les recettes de la commune", détaille Patrick Robert, deuxième adjoint à la mairie de Koné.

À cela s'ajoute l'échec de la mise en vente de trois maisons de fonction pour 45 millions. Au total, 60 millions de pertes qui devront être pris en compte. "On a un manque de recettes de 15 millions en fonctionnement, et de 45 millions d'investissements. Cela représente 10 % du budget d'investissement".

Il faudra qu'on ajuste des dépenses pour tenir compte de ce manque à gagner. Et les projets économiques comme l'ouverture de nouvelles enseignes, ou l'agrandissement d'un hôtel, sont des dossiers qui vont être mis en pause par les promoteurs.

Patrick Robert, élu de la majorité de la commune de Koné

L'acquisition ? Impossible ou repoussée

La tendance se confirme pour le reste du marché immobilier de la zone. Les agences immobilières s'organisent déjà pour l'après. Elles partagent une forte inquiétude face à la multiplication des logements locatifs, qui se vident les uns après les autres : déjà plus de 70 maisons sont vacantes. Les achats immobiliers se font prudents également, comme en témoigne maître Girard, notaire : "Les salariés et sous-traitants de KNS n'ont quasiment plus accès au crédit. Concernant le reste de la population, certains retardent leur projet d'acquisition en l'absence de perspectives de reprise de l'usine".

Le reportage de Nathan Poaouteta et Brice Bachon :

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