La société Koniambo Nickel satisfaite de sa production en 2022, et optimiste pour 2023

Le minerai extrait du Koniambo alimente l'usine du Nord.
L’usine du Nord a produit 25 400 tonnes de nickel en 2022. C’est encore loin de l’objectif fixé, 36 000 tonnes. Mais bien plus que les 17 000 tonnes produites en 2021 et surtout, le métallurgiste estime que son procédé est désormais stabilisé. KNS entend par ailleurs réduire ses coûts énergétiques, en intégrant le réseau électrique calédonien.

Entre 2021 et 2022, la production de nickel a bondi de huit mille tonnes, à l’usine du Nord. Mais ce qui satisfait surtout la direction de KNS, c’est d’avoir enfin réussi à stabiliser son procédé. Un procédé innovant, mais victime d’un problème d’alimentation électrique. Pour obtenir une coulée de nickel, il faut, en effet, énormément d’électricité, afin de chauffer le four : à Vavouto, une puissance de 80 mégawatts est nécessaire pour alimenter chacun des deux fours.

Record battu en novembre dernier

Or, jusqu’ici, au-delà de cinquante mégawatts, le four s'avérait totalement instable, avec des conséquences importantes sur la production. Un problème désormais réglé sur un four, assure la direction de KNS, et en passe de l’être, sur le deuxième - courant avril pour être précis. Conséquence, en novembre dernier, l’usine du Nord a battu son record de production, avec 3 300 tonnes de nickel sorties de ses lignes de production. Une très bonne nouvelle pour KNS : Glencore, actionnaire à 49 %, a fixé à 3 000 tonnes par mois la production minimale à réaliser pour maintenir le site à flot. Soit 36 000 tonnes annuelles, pour une capacité de production de 40 000 à 50 000 tonnes.

Un ensemble de difficultés

Reste que la société est toujours sur le fil. Les intempéries qui se sont abattues sur le Caillou début 2022 ont eu un fort impact sur l’extraction de minerai et surtout, la crise ukrainienne a vu s’envoler les coûts de l’énergie. Le tout dans un marché particulièrement morose du ferronickel, dont le principal débouché est l’acier chinois. Alimentée uniquement par une centrale à charbon, dont les cours ont été multipliés par sept, Koniambo Nickel SAS est le métallurgiste qui a le plus souffert de la crise énergétique. L’entreprise souhaite donc sortir de cette auto-production.

Il y a vingt ans, quand le projet KNS a été conçu, c’était une bonne idée d’être autosuffisant, d’autant qu’il manquait des infrastructures dans le Nord. Mais aujourd’hui la donne a changé.

Neil Meadows, président de Koniambo Nickel SAS

Répondre aux enjeux de la transition énergétique

KNS entend recourir à l’avenir à l’alimentation publique, d’autant que l’usine est déjà reliée au réseau Enercal. Un choix qui doit permettre de moins subir les variations liées à la dépendance à une seule source d’énergie. Et de répondre également aux enjeux de la transition énergétique, la Nouvelle-Calédonie prévoyant un recours massif aux énergies renouvelables, notamment solaires.  

On étudie en ce moment ce qu’on peut faire avec Enercal, car une usine métallurgique a à la fois besoin de beaucoup d’énergie et d’un approvisionnement constant. En attendant, on travaille aussi sur une optimisation de nos processus, en identifiant les pertes d’énergie au niveau de la production métallurgique et de la production d’énergie.

Marie-Caroline Lacroix, chargée de mission transition énergétique. 

Diviser les émissions de gaz à effet de serre

Koniambo Nickel a déjà recours à du charbon thermique pour sa centrale, en lieu et place du charbon de qualité métallurgique utilisé jusqu’ici. KNS étudie également la possibilité d’abandonner le charbon au profit du gaz, et pourquoi pas de la biomasse. Car comme tout le secteur de l’industrie lourde, l'usine du Nord a désormais des objectifs en matière de réduction d’émission de gaz à effet de serre. Son actionnaire Glencore souhaite diviser ces émissions par deux d’ici à 2035, et atteindre la neutralité en 2050.