Caroline Bonte travaille avec une pâte d'argile, qu'elle pétrit au rythme de son tour de potier à pied, puis elle laisse libre cours à son imagination. Une passion à laquelle elle s'adonne à fond, depuis plusieurs années, à la tribu de Méa, à Kouaoua.
"On commence presque tout le temps de la même façon. On fait d'abord une boule, qu'il faut centrer. Ensuite, je fais un trou, que j'agrandi, et ensuite c'est la manière dont je vais faire monter les bords qui va me conduire à faire plutôt un bol ou plutôt une tasse", explique-t-elle.
Deux cuissons différentes pour la terre et pour la couleur
La matière première pour sa poterie est l'argile. "Dans les terres locales, j'utilise de la terre de Canala. Ce sont les gens qui m'en donnent, suivant leur bonne volonté, s'ils sont intéressés par mon travail. Sinon, je travaille encore avec des terres importées", précise Caroline. Le modelage de la terre sur le tour à pied est minutieux et demande beaucoup de concentration.
Après avoir façonné un objet, celui-ci est séché quelques heures, avant de retourner sur le tour, pour les finitions. Le séchage demande une semaine, avant la cuisson. "Il y a deux cuissons, à chaque fois. L'une pour la terre et une pour la couleur, l'émail. C'est un four qui marche à gaz", présente Caroline.
Une activité méditative
A 37 ans, cette céramiste façonne chez elle, à la tribu de Méa. Elle a quitté son emploi, à la mine de Kouaoua, pour se consacrer à cette passion qui remonte à l'adolescence. "Cela m'apporte de la paix, c'est un peu méditatif. Quand je suis arrivée à Kouaoua, je me suis mise au tour", précise-t-elle, en appréciant particulièrement "le toucher de la terre".
La plupart des objets fabriqués par Caroline Bonte ont une vocation utilitaire. Ils sont ensuite vendus lors d'événements qui se tiennent en province Nord, comme en province Sud.
Retrouvez, ci-dessous, le reportage de Marguerite Poigoune :