La SLN ferme le centre minier de Kouaoua

La baie de Kouaoua et sa serpentine en avril 2018.
La Société Le Nickel l’annonce ce mardi. La sécurité n'étant plus assurée sur le site, le centre minier de Kouaoua est fermé jusqu’à nouvel ordre. La SLN va tenter de déployer le maximum de personnel sur d’autres sites mais des mesures de chômage partiel sont inévitables. 
C’est l’information que l’on craignait depuis plusieurs mois. Le centre SLN de Kouaoua ferme ses portes. Dans un communiqué, la SLN justifie sa décision par des « événements gravissimes qui frappent la mine SLN de Kouaoua incluant dix incendies d’origine criminelle de Serpentine depuis avril 2018 et le blocage de son accès depuis le 6 août ». 
Dans ces conditions poursuit le communiqué, « la SLN n’est en effet plus en mesure d’assurer ni la sécurité de son personnel et de ses installations, ni celle des prestataires qui travaillent sur les sites de MEA et de KIEL. » 
 
L'incendie de la Serpentine en Avril 2018
 

400 personnes affectées par ces mesures

Les salariés vont être recasés au maximum sur d’autres sites de la SLN. Mais tout le monde ne pourra pas être redéployé. « Des mesures de chômage partiel vont être demandées pour le personnel qu’il n’est pas possible de réaffecter. » indique la SLN. 
Le centre de Kouaoua s’est également déclaré, à compter du 7 août, en situation de force majeure à l’égard de ses prestataires qui interviennent sur son site. Cette déclaration suspend l’exécution de tous les contrats de prestations en cours. 
Le comité d'établissement du centre a été informé des mesures au cours d'une réunion ce lundi 13 août. Une fermeture annoncée également à Nouméa en CCE ce mardi.
 

Incendies à répétition et blocage

La SLN est la victime d’incendies criminels à répétition depuis le début de l’année. La Serpentine qui achemine le minerai a été incendiée 10 fois depuis le mois d’avril. Le dernier feu en date date de samedi soir. 
Depuis plus d’une semaine, la société est également victime d’un blocage des voies d’accès aux sites de Méa et de Kiel. Un blocage opéré par une  cinquantaine de personnes qui selon la SLN menacent également « de détruire par incendie les engins et les installations. » Ce blocage empêche l’alimentation de l’usine de Doniambo en minerai (pour l'instant, Thio alimente l'usine mais il va falloir augmenter les cadences et travailler 24h/24 pour fournir l'usine). 
La SLN rappelle qu’elle est ouverte à la discussion. Des contacts ont lieu avec les barragistes et avec l’ensemble des parties prenantes.
« Une reprise d’activité ne sera envisageable que si les conditions en matière de sécurité sont à nouveau réunies et de manière durable pour ses salariés et ses biens et ses sous-traitants. » indique la SLN dans son communiqué. 
 
Le blocage des sites miniers de la SLN à Kouaoua, 8 août 2018.
 
De son côté, le président du gouvernement Philippe Germain se dit prêt à apporter son concours à la SLN et aux habitants de la région pour les aider à débloquer la situation, si besoin. Il l'a dit à Coralie Cochin. Retrouvez ci-dessous le communiqué du gouvernement : 
 

La SLN répond aux auteurs du blocage

Depuis le 6 août donc, des jeunes originaires des tribus manifestent leur opposition au projet de nouveaux sites miniers. Mécontents après la coupe de chêne-gommes, ils expliquent vouloir protéger l’environnement.
Ils reprochent aux coutumiers d’avoir accordé à la SLN l’autorisation d’exploiter les sites de Mont-Calm et de Chêne-Gomme. 
La SLN rappelle que les coutumiers et les riverains ont été consultés avec pas moins de 10 réunions entre 2014 et 2018 et que l’autorisation d’exploiter a été accordée par la Province Nord en juin 2017. Ce gisement explique la SLN, représente 40% de la production de Kouaoua pour 2019. 
Elle indique également les mesures prises pour l’environnement comme des réintroductions d’arbres (4 fois plus que le nombre d’arbres coupés), des mesures d’évitement de l’habitat forestier ou encore des mesures de compensation telles que la création sur le massif de Kouaoua d’une zone 
de conservation de la biodiversité avec études de la faune et de la flore et mise en œuvre de mesures de restauration de l’habitat.
Une réunion serait prévue en fin d'après-midi entre les jeunes qui tiennent les barrages et les coutumiers de Kouaoua.