Avec la vice-présidente Nadège Faivre-Wackenthaler pour diriger les débats, les femmes étaient majoritaires, à l’assemblée de province Nord, tenue, vendredi 7 janvier, à Koné. La direction des finances, rétroprojecteur à l’appui, s’est efforcée de dresser le tableau de bord financier de l’institution. Une situation fortement tributaire de l’environnement territorial, national et mondial.
"Nous avons travaillé sur des projections qui sont très très prudentes. La situation est compliquée, déjà par rapport à la crise sanitaire et la crise économique. Nous sortons également d’un contexte politique", rappelle Alcide Ponga, chef du groupe Agissons pour le Nord.
Pas d’inquiétude dans les groupes
"J’y ai fait allusion toute à l’heure, c’est aussi à nous, en tant qu’élus, de donner des perspectives, si nous voulons qu’il y ait une reprise économique, qu’il y ait de la confiance. Cela fait partie du travail politique que l’on doit faire", confie l’élu loyaliste, maire de Kouaoua.
Les indicateurs financiers n’ont pas provoqué d’inquiétude parmi les groupes politiques. Ainsi, la garantie de prêt à la SMSP (Société minière du Sud Pacifique) a été intégrée dans les prévisions. Mais c’est l’effort de rationalisation entrepris dans les dépenses qui porte ses fruits, quand les recettes diminuent.
"Depuis 2016, il y a de tels efforts de rationalisation et de mutualisation qui ont d’ors et déjà été enclenchée. Pour le coup, cela nous a donné raison, parce qu’avec le contexte sanitaire et économique que nous connaissons, aujourd’hui, nous récupérons des avantages de cette gestion rigoureuse", souligne Nadège Faivre-Wackenthaler.
Réaliser les infrastructures prévues
"Et ce sont bien les efforts de nos services, que chaque groupe politique a tenu à féliciter, qui nous permettent d’imaginer une année 2022 pas aussi dramatique que ce que peuvent connaître certaines autres institutions", renchérit la vice-présidente de la province Nord.
Endettée à hauteur de 17 milliards de francs CFP, l’institution voit diminuer annuellement le recours à l’emprunt, d’autre part, les efforts des services de la province permettent de dégager un peu moins de 15 milliards d’épargne brut. Les chantiers programmés, comme la transversale Gomen-Hienghène ou le barrage de Pouembout pourront être finalisés.
Le soucis de tous les élus, c’est que le service à la population soit préservé. Ce qui est l’objectif premier d’une institution, c’est de maintenir ce service-là et de réaliser toutes les infrastructures et toutes les opérations qui permettent d’améliorer les conditions de vie de la population
Henriette Hmaé, cheffe du groupe UC-FLNKS
Dans trois semaines, le vote du budget primitif 2022 devra entériner un programme ambitieux. Beaucoup reste à faire, certes, mais la province attend beaucoup de la réforme fiscale territoriale en cours, pour investir 6 milliards de francs par an.
Retrouvez le reportage de Gilbert Assawa et Camille Mosnier :