Si la crise sanitaire profite à certains prestataires touristiques, ce n'est pas le cas de tous. Dans le Nord, les gîtes, les campings et certaines structures souffrent. Notamment à cause des épisodes pluvieux de ces derniers jours.
En face de l'îlot Tibarama, un petit gîte tranquille. Trop tranquille pour son gérant Fabrice Donato. « Le camping n'est pas très fréquenté en ce moment. Vu les conditions météo, c'est un petit peu compliqué et pas motivant de camper. »
Beaucoup d'annulations
Le relai Ina propose aussi cinq bungalows. Fabrice a eu des clients la nuit précédente, mais il accumule les annulations depuis plusieurs mois. « Entre les conditions météo et les blocages qu'on a eu dernièrement, ça a été très difficile et je ne parle pas de l'après Covid, où c'était à 0 %. »
Rebrousser chemin à cause des pluies
La situation est aussi critique pour les activités touristiques de Poindimié. Le bateau de plongée arrive au débarcadère après une sortie en mer. Un groupe d'amis, venu de Nouméa, qui fait le tour de la province Nord. Ils ont bien failli rebrousser chemin à cause des pluies. « Déjà on s'est posé la question la première nuit sur Bourail, parce qu'on était trempé dans les tentes. On a dormi dans la voiture. Normalement, on devait tout faire en camping et finalement on s'est rabattu sur des gîtes avec des bungalows. »
90 % de baisse
Laurent Cagnard, le patron du club de plongée est désabusé. Cette sortie était la première depuis dix jours. Il enregistre une baisse de 90 % du nombre de clients ce mois de janvier par rapport à l'année dernière. Pourtant l'hôtel 3 étoiles, situé juste à côté, affiche presque complet. « On est une zone Covid free. Il y a plein de choses à faire, des paysages à découvrir. Mais comme ils sont obligés de passer leurs vacances ici, ils n'ont pas envie de profiter des activités. C'est très bizarre. »
Personne ne s'intéresse au tourisme. On s'occupe du nickel, du nickel, du nickel...
- Laurent Cagnard, patron d'un club de plongée
Licencier une salariée
Suite à la crise sanitaire, la société Tiéti Diving a obtenu des aides : 36 000 francs de la province Nord et plus de 500 000 francs de l'Etat. Des sommes qui ne permettent pas de couvrir les frais, Laurent a dû licencier sa salariée. Pour lui, le secteur du tourisme est abandonné. « C'est un gros secteur sur la Calédonie. Il est complètement occulté par tous les politiques, quel que soit le bord. Personne ne s'y intéresse. On s'occupe du nickel, du nickel, du nickel...» Pour ce patron, la seule solution pour sauver son affaire c'est la réouverture des frontières et l'arrivée des touristes extérieurs au Caillou.
Le reportage de David Sigal et Camille Mosnier :