Un trentenaire mis en examen et en détention provisoire pour la mort de son père à Poindimié

Le Camp-Est, image d'illustration.
Juste avant Noël, un père de famille âgé de 62 ans succombait à un coup de sabre dans une tribu de Poindimié. Deux jours plus tard, son fils, de 34 ans, a été mis en examen pour homicide volontaire sur ascendant et placé au Camp-Est dans l'attente de son procès. Au cœur du drame, l'alcool. Mais plutôt en termes d'incitation à faire boire quelqu'un qui s'y refusait.

Un drame familial sur fond d’alcool, voilà l’enchaînement qui se confirme, après la mort violente d’un habitant de Poindimié, le 24 décembre 2024. Mais en l’occurrence, les protagonistes étaient un trentenaire sobre face à un sexagénaire “totalement ivre” qui le poussait à boire. C’est en tout cas ce qu’a décrit l’homme de 34 ans accusé d’avoir mortellement blessé son père au sabre d’abattis, d’après les éléments communiqués ce vendredi par le parquet. Il a été mis en examen jeudi pour homicide volontaire sur ascendant et placé en détention provisoire.

À la tribu de Paama

Selon le récit transmis par le procureur, l’enquête de gendarmerie a permis d’établir que l’auteur présumé vivait chez son père, à la tribu de Paama, depuis septembre 2024. "Le jour des faits, il avait passé la matinée en bord de mer, avant de regagner le terrain familial vers midi, où il s’installait dans une maison en construction pour continuer un travail de gravure sur bois." Le papa, âgé de 62 ans, "s’était alcoolisé toute la matinée". 

Gravement blessé au visage

Il rejoint son garçon vers 14h30 et le pousse à boire avec lui, poursuit Yves Dupas. Le fils refuse à plusieurs reprises. Soudain, "suite aux propos insistants du père", il se saisit d’un sabre d’abattis "présent dans la pièce et [assène] un coup avec le tranchant de la lame au niveau du visage". Les pompiers interviennent vers 14h50 et prodiguent les premiers soins à la victime. Le vieux gît au sol "encore conscient", sa tête dans une mare de sang. Il présente "une plaie très profonde, d’une longueur de 22 centimètres, entre l’oreille et la mâchoire". Les secours ne parviennent pas à le sauver, son décès est constaté par le médecin de l'hôpital à 15h21.

Test d'alcool négatif 

Toujours d'après les éléments de l'enquête, cités par le procureur, l'auteur présumé du coup a quitté les lieux "immédiatement après l’acte de violence pour se rendre au domicile de son grand-père, à quinze minutes à pied". C'est après être revenu en sa compagnie qu'il a été interpellé. Le dépistage n'a pas indiqué d'alcoolémie. Quant au sabre d'abattis, il a été retrouvé dans une cocoteraie. 

Reconnu le geste

"Lors de ses auditions au cours de la garde à vue, l’auteur présumé [a reconnu] le geste de violence commis sur son père, rapporte Yves Dupas. Il [a expliqué] que depuis plusieurs semaines, [celui-ci] insistait pour lui faire boire de l’alcool alors qu’il savait que lui n’en consommait pas." Le fils a aussi déclaré "qu’avant de porter le coup de sabre, il avait vu que son père totalement ivre titubait, ce qui l’avait profondément énervé. Il se remémorait le comportement violent [du papa] alcoolisé à l’égard de sa mère, décédée l’année dernière".

Les témoignages recueillis dans l’environnement familial du trentenaire ont mis en évidence "une personnalité plutôt calme, en retrait de la vie en tribu et ne consommant pas d’alcool". Le parquet a ordonné une autopsie de la dépouille.