Accident mortel sur un chantier de Pouembout: l'entrepreneur condamné

Deux ans de prison avec sursis et 800 000 F d’amende ont été prononcés ce mercredi contre un entrepreneur du BTP en province Nord. Il a été condamné pour homicide involontaire après le décès d’un de ses ouvriers sur le chantier du FSH, à Pouembout, en avril 2016.
Le regard figé à l’annonce du verdict, Renaud Clavel quitte aussitôt la salle d’audience. Entrepreneur du BTP depuis une trentaine d’années, l’homme est connu de la profession dans l’ensemble de la province Nord.
 
 

Pose d'un coffrage

Le 13 avril 2016, l’un de ses ouvriers, Mikaele Tafilagi, intervient sur un chantier à Pouembout, celui du futur lotissement FSH situé à deux pas du centre aquatique. L'homme, âgé d'une cinquantaine d'années, pose un coffrage avec un autre employé. L’ouvrage doit permettre l’évacuation des eaux usées.
 
 

Frappé par le godet

Au cours de la manœuvre, la pelle rétro est mise à l’arrêt. Les ouvriers s’activent au fond du trou lorsque l’engin bascule. Mikaele Tafilagi ne peut s’enfuir, il reçoit le godet sur le dos. Arrivés sur place, les secours ne peuvent que constater son décès. 
 
 

Plusieurs manquements

Deux ans plus tard, ce mercredi 8 août, l’entrepreneur est appelé à la barre pour homicide involontaire par la violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité et de prudence dans le cadre du travail. Plusieurs manquements ont été soulevés dans l’organisation de l’entreprise, comme la formation du personnel dans son ensemble.
 
 

En claquettes

«Aucun des employés n’a le diplôme pour conduire ce type d’engin. Alors qu’il le faut», souligne le président du tribunal, André Angibaud. Autre grief, les règles les plus élémentaires telles que le port obligatoire des chaussures de sécurité sont parfois négligées. Au moment de l’accident, l’ouvrier portait des claquettes. 
 

Déjà une condamnation

Les multiples explications et éclaircissements de l’entrepreneur ne suffiront pas. Il n’en est d’ailleurs pas à son premier procès, explique Me Tehio, avocat de la partie civile. Renaud Clavel a été condamné une première fois pour un chantier à Koumac où, là aussi, les règles de sécurité étaient pointées du doigt.
 
 

Dommages et intérêts

Ce rappel à l’ordre ne semble pas avoir été entendu. Verdict : deux ans d’emprisonnement avec sursis, mise à l’épreuve pour une durée de cinq ans et 800 000 F d’amende dont il devra s’acquitter d’ici un mois.  Au cours de ce procès, la famille a obtenu des dommages et intérêts.

Le reportage de Gilbert Assawa et David Sigal à retrouver par ailleurs au JT de 19h30.