C'est un incendie d'une ampleur inédite, depuis 4 ans, pour les habitants de Pouembout. Depuis mercredi 26 janvier, le dépotoir de la commune est la proie des flammes. Un nuage de fumée toxique et nauséabonde s'échappe depuis et se disperse, au gré du vent, entre la presqu'île et le village. Une odeur de brûlé plane dans l'air et est perceptible jusqu'à Koné.
Le sinistre a été constaté, en début d'après-midi, mercredi, l'un des deux jours hebdomadaires de fermeture du site au public. Pacifique environnement, l'exploitant était également absent. Une fois avertis, les sapeurs-pompiers du centre de secours de Koné-Pouembout sont intervenus à l'aide de deux camions incendies, jusqu'à la tombée du jour. "On nous l'a signalé un peu tardivement et le feu avait déjà bien pris", explique le capitaine Sylvio Loquet, chef de corps.
Ecoutez les explications recueillies par Cédrick Wakahugnème :
Michel Gall Villaz, deuxième adjoint au maire de Pouembout, dresse un point de situation
Des vents tournants qui compliquent l'intervention
De retour sur place, jeudi matin, les représentants du Sivom VKP, de Pacifique environnement et les sapeurs-pompiers n'ont pu que constater la poursuite de l'incendie. "Il y a toujours des flammes et le vent s'est levé, ce qui ne facilite pas le travail des pompiers", commente Arnaud Banfi, directeur du Sivom VKP, le syndicat intercommunal à qui les trois communes de Voh, Koné et Pouembout ont délégué la gestion des déchets.
"Nous, sans pelle mécanique, nous ne pouvons pas faire grand-chose pour le moment. Nous attendons un retour de l'exploitant", précise le capitaine Sylvio Loquet. Dans l'après-midi, Pacifique environnement a acheminé un engin sur place et l'intervention des sapeurs-pompiers a repris pour procéder au recouvrement du secteur sinistré avec de la terre. L'action sera conduite depuis une voie d'accès secondaire, plus proche des flammes. Elle doit permettre de circonscrire le sinistre et de réduire, au plus vite, le volume des fumées.
Ecoutez le détail de l'intervention, au micro de Cédrick Wakahugnème :
Michel Gall Villaz détaille l'intervention des sapeurs-pompiers
Les habitants appelés à calfeutrer portes et fenêtres la nuit
Sur site, les vents tournants gênent l'intervention et propagent les fumées dans différentes directions, soit vers le village, vers des terres agricoles ou des hameaux d'habitations.
C'est un sinistre qui va durer dans le temps. Nous avons affaire à un volume souterrain important de déchets
Captiaine Sylvio Loquet, chef de corps du centre de secours Koné-Pouembout
Le capitaine Loquet recommande aux habitants de calfeutrer portes et fenêtres la nuit et de pas hésiter à quitter leur logement en cas de gêne.
Le dernier sinistre d'ampleur sur place remonte à près de 4 ans. Depuis janvier 2019, le Centre d'enfouissement technique est gardienné et son accès est fermé par un contrôle d'entrée. L'incendie qui s'est déclarée est présumée d'origine criminelle. Une plainte va être déposée en gendarmerie par le Sivom VKP.
Un dépotoir en fin d'exploitation
Le Centre d'enfouissement technique de Pouembout est en fin d'exploitation. En juillet 2023, il fermera et sera remplacé par deux déchèteries. Un centre de tri et de transfert ouvrira à la zone artisanale de Baco, à Koné, ainsi qu'un autre, à la zone industrielle de Vavoutu, à Voh. Des installations réglementées, salubres et ordonnées, qui seront créées conjointement à l'ouverture de l'Installation de stockage des déchets non dangereux des espaces de l'Ouest. Cette dernière verra le jour à la plaine des Gaïacs.
Quant au site de l'actuel dépotoir de Pouembout, il sera dépollué et réhabilité. Le Centre d'enfouissement technique actuel se trouve proche d'une nappe phréatique et de la Pouembout. Il est également mitoyen de la forêt de la Tipenga nord, une poche de forêt sèche d'une centaine d'hectares revalorisée, depuis 2018, par l'antenne Nord du Centre d'initiation à l'environnement.