Prix de départ pour cette génisse de race Droughtmaster, très résistante à la sécheresse : 250 000 F. Comme elle, cinq autres femelles de race pure ont été proposées aux enchères lors de la fête agricole de Pouembout, samedi. Une première. Karl Michelon est venu de Boulouparis avec ses animaux. Une façon pour lui d'aider les éleveurs à se lancer. Comme lui, parti de rien il y a dix ans. “Aujourd'hui, on peut diffuser la génétique et permettre à d’autres, jeunes ou moins jeunes, d'acquérir cette race", observe-t-il.
Dans la balance, l'alimentation des animaux
Dans la balance, l'alimentation des animaux pèse cette année. Chacun cherche le juste équilibre entre investissement, pour enrichir le troupeau, et anticipation des évènements climatiques, pour pouvoir le nourrir.
Certains éleveurs, comme Steven Blomme, exploitant du lycée Michel-Rocard de Pouembout, ont décidé de baisser les prix. "Ce sont de jeunes animaux qui ont du potentiel", souligne-t-il. Mais "avec la sécheresse, c’est difficile. Je préfère les laisser partir un peu moins cher", explique-t-il.
La météo est un enjeu capital mais il faut prendre des risques.
Ghislain Santacroce, éleveur
Ghislain Santacroce est reparti avec dix des quinze bêtes proposées aux enchères. Lui n'est pas trop inquiet : il a de quoi nourrir 1 300 bêtes. La météo "est un enjeu capital mais il faut prendre des risques. Là, on a eu de la bonne pluie. J’espère qu’on en aura encore un peu". Chacun ses calculs et sa stratégie.
4 000 visiteurs
Prochaine vente aux enchères en province Nord, dans un an, lors de la 10e fête agricole de Pouembout. Samedi, la 9e édition a rassemblé 90 exposants, heureux de valoriser leurs savoir-faire. Et plus de 4 000 visiteurs sont venus faire leurs achats de produits du terroir, goûter des spécialités, assister aux jeux équestres ou rencontrer les exploitants.
La plus grande plaine agropastorale du pays en compte près d’une quarantaine, tous secteurs confondus. La dynamique a pu être maintenue grâce à l’arrivée d’une nouvelle génération. "Des jeunes issus de familles ancrées dans la terre ou qui ont suivi une formation initiale au lycée agricole, ça fait plaisir", souligne Yann Peraldi, maire de Pouembout.
Témoignages recueillis par Camille Mosnier et Brice Bachon :