La Sonarep placée en liquidation judiciaire et c’est un pan de l’économie de Poum qui s’effondre. La dette cumulée de 1,8 milliard laisse circonspect. D’autant que les résultats de l’entreprise, jusqu’en 2019 du moins, étaient globalement positifs. A preuve le versement de 50 millions de dividendes aux actionnaires voté au terme de cet exercice. "C’est cumulé, on va dire, sur une période de trois ans, explique le président du conseil d’administration de la Sonarep, Christian Dahote. Ce sont des surfacturations qui sont en litige entre nous et nos sous-traitants, et aussi les 25% mis par la SLN qui ont beaucoup grossi cette dette." Une dette d’environ 450 millions que la Sonarep a contestée devant le tribunal.
Des conflits internes
L’annonce par la SLN en avril dernier de la fermeture du site, faute d’autorisation d’exploitation, a certainement fragilisé la position de la Sonarep sur sa capacité de remboursement. Les différents conflits internes qu’a pu connaître la mine sur fond de rivalités locales ou politiques n’ont en rien arrangé la situation. Comme en témoignait dès 2016 l'ancien président du CA de la Sonarep, Eric Tidjine,"l’affaire est devenue politique, parce qu’il y a ceux qui sont bien placés dans le bureau de l’UC, ils essayent de porter ces revendications. C’est regrettable d’en arriver là."
"Les frères du clan ont été très convoités par des gens de l’extérieur, ajoute Christian Dahote. Il faut casser cette dynamique. Le niveau de la société Sonarep équivaut à Montagnat et les autres. Parce qu’on extrait, on roule et on charge le minéralier."
Manque de contrats ?
Aujourd’hui, c’est de l’avenir de 80 employés et de 150 intermittents qu’il s’agit. Et les dirigeants estiment qu’un plan de redressement sur 10 ans reste possible. "Quand il y a de l’activité, on peut rembourser. Aujourd’hui pour aller à une banque, il faut un contrat. Si on veut renouveler notre flotte, il faut un contrat. Si on veut renouveler nos chaînes sur mine, il faut un contrat. Aujourd’hui, ces contrats, on ne les a pas."
Les dirigeants de la société ont encore la possibilité, comme ils l’ont annoncé, de faire appel de la décision. Mais surtout d’introduire un référé pour suspendre l’exécution du jugement.
Le reportage de Bernard Lassauce, Camille Mosnier et Brice Bachon :