Municipales : les enjeux à Poum

Poum occupe l’extrémité Nord-Ouest de la Grande Terre, en province Nord. Elle a développé une vocation touristique à côté de sa ressource minière historique. Comment assurer le développement économique face aux contraintes de la commune ?
Quand Sylvie Lecouey Pratz a imaginé sa structure, elle a dû prendre en compte une donnée majeure : le manque d’eau de cet endroit isolé, au bout de l’extrême Nord de la Grande Terre.
«On a un filet d’eau qui ne coule pas en permanence, de temps en temps, et on peut rester plusieurs semaines sans eau. Et c’est une eau qui n’est pas potable», explique la propriétaire de l’écolodge.
 

Organiser l'alimentation en eau

«Donc, nous, on a complètement laissé de côté la conduite de la commune et on ne se sert que de l’eau dessalinisée pour tout ce qui est consommation douche, vaisselle.» C’est un dessalinisateur qui transforme l’eau salée en eau potable. Dans une cuve, 50 m³, de quoi alimenter la structure pour quatre jours. Et pour aller au bout de la démarche d’un écolodge, Sylvie a mis en place des bassins de phyto-épuration pour traiter les eaux noires. 
 

La santé de proximité

Si le tourisme est une activité économique récente, sur la commune de Poum, c’est bien la mine, la principale ressource. La Sonarep y travaille depuis 1996. Cette société d’actionnariat populaire est détenue en majorité par des habitants de la commune. Avec les bénéfices en 2015, les actionnaires ont diversifié leurs activités et ouvert une structure qui emploie dix personnes.
« C’est bénéfique pour la population de Poum, ainsi que pour les îlots et l’entourage. Il manque beaucoup un établissement pour la santé comme une pharmacie, ce serait bien pour les gens d’ici, pour éviter qu’ils se déplacent à Koumac, parce que ça fait loin quand même » explique Yolaine Martin-Heymann, habitante du lieu-dit Mayou. 
 

Diversifier les activités économiques 

Sur la mine, la Sonarep continue de se développer. Elle devrait signer avec la SLN un contrat d’extraction, elle va donc avoir besoin de plus de personnel. En l’espace de cinq mois, elle est passée de vingt à soixante employés. « Tous les matins, les jeunes se lèvent et regardent la mine. Tout le monde n’a pas la chance de venir travailler à la mine mais on pourrait développer autour pour pouvoir donner à manger à tout le monde » explique Loïck Tidjine, directeur des opérations pour Sonarep. «L'accès plus facile à internet, c’est déjà une grande chose, mais oui, il y a de quoi faire, ici. Il y a la mer, il y a moyen aussi de créer des structures pour l’agriculture et tout ça.»
 
 

Accompagner les jeunes

D’autres activités par exemple. A Tiabet, côté mer, en 2011, des milliers de bêches-de-mer juvéniles sont posées dans des enclos, en vue d’être commercialisées. Ce projet est né de la volonté conjuguée de la chefferie, de la province Nord et de la société de levage aquacole de la Ouenghi. Depuis, les bêches grandissent tranquillement sous la surveillance quotidienne de l’association de la tribu. «Si la commune peut nous aider encore à faire vivre ces projets, ces associations… Parce que les jeunes n’ont rien comme ressources», souligne Wilion Padome, petit chef de la tribu de Tiabet.

Être autonome, diversifier les activités économiques et accompagner la jeunesse, voici des propositions émises par les habitants de Poum afin d’améliorer leur qualité de vie.

Le reportage de Camille Mosnier et Michel Bouilliez :


La carte d’identité de Poum

​​​​​​​