Boat-Pass, à l’extrêmité Nord de la Grande terre. Ici, l’eau représente une denrée rare. En toute connaissance de cause, Vincent est en cours d’installation sur un terrain paradisiaque de Poingam. Chaque matin, il vérifie si le niveau d’eau de sa cuve a augmenté pendant la nuit. Mais depuis quinze jours, pas une goutte.
Mon remplissage se passe par le système du réseau communal. J’espère, on y croit, que l’eau va revenir prochainement.
Vincent Dumarty, habitant de Poingam
L’affluence de population serait une cause du manque d’eau. Pour pallier ce problème récurrent, la mairie propose depuis plusieurs années la livraison d’eau potable à domicile. Maryse paie régulièrement le service, à savoir 2000 F pour trois mille litres.
Je ne suis pas la plus mal lotie parce que je peux me payer l’eau de la cuve. Mais tous les gens autour, ils n’ont plus de travail, il n’y a plus de mine, tout ça… Ils galèrent.
Maryse Prouzet, habitante de Poingam
Direction une terre de GDPL, un groupement de droit particulier local, où vivent une soixantaine de personnes. Charly y est installé depuis 2005. Le lotissement n’est pas raccordé au réseau d’adduction. La mairie lui a mis une cuve à disposition gratuite pour bénéficier d’une réserve à domicile.
Nous, on souhaite avoir la conduite normale.
Charly Hoxyi, habitant du lieu-dit Gou
Poum comptait environ 1 400 administrés au recensement de 2019. Comment répondre aux besoins d’eau de cette population ? Cela passe par réhabiliter le réseau, qui date de plus de trente ans, et implanter des réservoirs supplémentaires. La mairie de Poum a lancé une étude. Coût estimé de l’opération : 500 millions de francs CFP.
Après cette phase d’étude, il faudra aller chercher les bailleurs de fonds qui veulent bien nous financer, pour avoir au moins un réseau d’eau correct sur cette presqu’ile-là.
Henriette Tidjine-Hmae, maire de Poum
Une fois engagés, la commune prévoit des travaux sur plusieurs années. Les réserves d’eau en bouteille feront partie du quotidien pendant un moment encore.