“Partout c’est sec. La pluie n’a pas l’air de vouloir se montrer.” 800 hectares sont partis en fumée entre Kaala-Gomen et Koumac, plus de 1 000 entre Poum et Arama, 700 hectares du côté de Pouembout.
Et chaque année, les feux de forêts se rapprochent plus près des maisons. Dans la région de Poum, on ne les compte plus. En cause, bien souvent, un écobuage mal maîtrisé selon Charly Hoxy, un habitant d'un lotissement de la commune. “Au lieu de rester à côté du feu, ils le laissent et vont faire quelque chose d'autre. Quand il part, nous, on ne peut rien faire.”
Malgré la menace, impossible pour Charly de vivre ailleurs que sur ses terres. "Si jamais tu pars en laissant tes maisons, tu vas faire comment quand le feu arrive ? Nous, on est là pour sécuriser les maisons, on s’entraide. On aide les autres, celui qui est tout seul."
Un seul pompier à Poum
Le caporal-chef Franck Dahot est le seul pompier de Poum. "On a fait des pare-feux pour limiter un peu la casse. Avec le manque de moyens matériels et humains, on anticipe de cette façon là."
Des pistes tracées par des engins de chantier sont, pour l'heure, le seul moyen de lutter contre le feu. Sans son camion, réquisitionné à Nouméa depuis le 13 mai, le soldat du feu use de la débrouille pour préserver les 500 km2 de savane de niaoulis dont il est le gardien.
On met en place des pare-feux, on nettoie autour des habitations. Cela nous permet d'anticiper et de protéger les maisons.
Franck Dahot, chef des pompiers de Poum
Malgré ses efforts, les incendies se multiplient, les flammes attisées par le vent contournent la colline et le pare-feu et menacent des habitations.
La Sécurité civile en renfort
En renfort, au plus près des flammes, les hommes de la Sécurité civile. L'adjudant Yvannick Vakié dirige les opérations. "On a beaucoup de difficultés parce que nos camions ne passent pas sur de nombreuses pistes. C'est un travail de fourmi. Il faut continuer à gratter et travailler selon des objectifs. Maintenant on laisse le feu évoluer et on protège les habitations et on essaie de laisser venir le feu sur les pistes principales."
On a beaucoup de difficultés parce que nos camions ne passent pas sur de nombreuses pistes.
Yvannick Vakié, chef de la Sécurité civile de Koné
Les équipes sont appuyées par un hélicoptère. Quasiment à l'aveugle dans l'épais brouillard, il largue à chaque passage 800 litres d'eau et soulage le travail des soldats du feu au sol. Il faut également rester vigilant aux consignes de sécurité. "La fatigue est présente, il ne faut pas arriver à un accident", souligne Yvannick Vakié.
L'impact du feu est parfois irréversible pour la biodiversité unique de la Nouvelle-Calédonie. Les sols appauvris mettront des années à se régénérer. Les hommes de la sécurité civile et les pompiers tentent, au péril de leur vie, de préserver ce qui peut l'être. Déjà près de 3 000 hectares ont brûlé alors que la saison sèche ne fait que débuter.