Période très sensible, sur le front des incendies traditionnellement redoutés en cette période de l’année. Ce mardi 10 septembre, en fin de journée, trois communes de province Nord (Voh, Koné et Canala), étaient signalées en risque extrême de feu de forêt. Un risque qui était aussi jugé très élevé sur tout le reste de la Grande terre (en dehors de Dumbéa et du Mont-Dore) et sur les îles Belep. La Sécurité civile confirme : le début de septembre a déjà été "bien chargé, concernant les incendies d'espaces naturels".
Flammes et fumée dans le col d'Amos
Cela se concrétise notamment par un vaste incendie d'abord signalé à hauteur du col d’Amos, entre Ouégoa et Pouébo. Les pompiers ont été déployés. Prudence si vous empruntez le tronçon. Joël Santino, célèbre "Monsieur Cyclone" de Ouégoa, a décrit la présence du feu sur les bas-côtés et de fumée au-dessus de la chaussée. Après avoir emprunté la route, il évoquait aussi la montée en puissance du sinistre, passé au fil de la matinée d’un “panache blanc et localisé” à une épaisse fumée noire, “puis des flammes de près de dix mètres de hauteur sur la ligne de crête”.
Déficit de pluie
Le risque de feu de forêt est calculé en fonction du vent et de la teneur en humidité. En dehors du mois de juillet, la Nouvelle-Calédonie enregistre un manque de pluie depuis mai, a relevé Météo-France NC. Le bilan climatique ponctuel révèle ainsi : "août 2024 se classe au huitième rang des mois d’août les plus secs observés depuis 1955, avec un déficit mensuel moyen de – 67 % à l’échelle de la Nouvelle-Calédonie".
Et voilà que le pays entre dans la saison sèche.
On s'attend à une sécheresse, et un risque d'incendie qui va aller croissant au cours des mois à venir. D'autant que l'alizé va se renforcer au cours de ces deux mois.
Thomas Abinun, climatologue à Météo France Nouvelle-Calédonie, début septembre
Restriction d'eau
Dans ce contexte, la ressource en eau est déjà scrutée avec inquiétude. La mairie de Farino vient par exemple de prendre un arrêté communal de restriction. Daté du lundi 9 septembre, il annonce que “les utilisations dites de confort de l’eau provenant du réseau communal de distribution d’eau potable sont interdites à compter de ce jour.” En précisant : “Relève du confort tout ce qui n’est pas vital comme le remplissage total des piscines, l’arrosage des pelouses ou encore le lavage des terrasses, véhicules ou autres engins.”