La sécurité des services de santé en province Nord

Le centre hospitalier de Poindimié sera doté d’un dispositif de sécurité. Une demande effectuée par le personnel en juin dernier après avoir subi durant plusieurs mois des incivilités. Une situation vécue dans de nombreuses communes du Nord. A Houailou, le dispensaire est de nouveau fermé.
En juin dernier du personnel du CHN de Poindimié dénonçait des problèmes d'insécurité récurrents. Depuis plusieurs mois, le personnel qui travaillait surtout de nuit, ne se sentait plus en sécurité : vols à répétitions, dégradations et présence de personnes alcoolisées sur le site. 

 

Poindimié : mise en place d'un gardiennage

Le personnel se dit satisfait de cette mesure. Le centre hospitalier de Poindimié sera dans quelques jours  surveillé  par des agents de sécurité. Les explications d'Eva Kaqea, membre du collectif du personnel soignant au micro de Marguerite Poigoune.
 

Eva Kaqea

Ces fermetures pénalisent, fortement, les habitants de la commune et notamment les plus fragiles : personnes âgées, enfants et femmes enceintes, personnes dialysées ou sous traitement.
Les patients de la côte Est sont donc contraints de se rendre au PSN c'est -à-dire le "pôle sanitaire du Nord" basé à Koné par leurs propres moyens.
Le personnel du CHN a donc demandé que des navettes soient mises en place pour venir en aide à la population.

Eva Kaqea

 
 

A Houailou : poursuites judiciaires engagées

Le dispensaire est fermé depuis ce mercredi 7 août. Cette décision de la province Nord fait suite à une violente altercation qui a éclaté entre deux personnes dans la cour du dispensaire. Une arme a été sortie par l'un des protagonistes.
Le personnel de santé, non concerné par cette dispute mais néanmoins choqué, a déposé plainte.
Les portes du dispensaire sont closes jusqu’au dimanche 11 août. Seules les urgences sont assurées.
David Marcon, directeur adjoint de la direction des affaires sanitaires et sociales de la Province Nord, répond à Alix Madec. 

David Marcon


 

Financement d'un service de sécurité depuis 2009

La province Nord est en charge des 18 centres médico sociaux. Depuis plus de sept ans, la collectivité provinciale participe au financement de vigiles de sécurité, recruté par la municipalité. En février 2016, la province Nord avait donc alloué une subvention à la commune de Houailou pour la sécurité des professionnels de santé d’astreinte au centre médico-social.
Cette participation de la province Nord est estimée à 5 millions de FCFP.Début mars 2019 , la province Nord, avait pris la décision de fermer trois dispensaires : Kouaoua, Ouégoa et Canala. En cause : les vols récurrents chez le personnel médical.En janvier 2018, plusieurs actes de vandalisme avaient contraint le personnel des centres médico-sociaux (CMS) de Houaïlou, Kouaoua et Canala à exercer leur droit de retrait. Le médecin du centre médico-social de Kouaoua a été la cible de caillassages à son domicile et son véhicule a été dégradé. Le véhicule de garde du dispensaire de Canala a également été volé et le domicile du médecin chef de Houaïlou a été cambriolé.



La pénurie de professionnels de santé

Ces incidents font suite à une longue série d'incivilités qui ne font qu’accroître le désarroi et l’incompréhension du personnel. En 2017, à Houailou, quatre médecins ont été cambriolés, deux sont partis.

« Les vols sont récurrents contre les personnels de santé du dispensaire. Tous les médecins avant moi ont été cambriolés, même chose pour les infirmiers », déplorait en janvier 2018, le docteur Thomas Cantegrit, médecin chef du  dispensaire de Houaïlou depuis seulement trois mois.


Un désert médicale qui accentue les inégalités entre la province Sud et les deux autres collectivités concernant l'accès aux soins. Ce vendredi 9 août, la province Nord a indiqué dans un communiqué que le service de santé sur Poya a été restreint : 

"suite à la pénurie médicale en cours sur l'ensemble du territoire et l'impossibilité de recruter actuellement un médecin, aucun médecin fixe n'est disponible au dispensaire de Poya depuis le 5 août et ce jusqu'au recrutement d'un nouveau médecin."

Poya : pénurie de médecin