Municipales : les enjeux à Voh

La mairie de Voh.
Depuis une vingtaine d’années, Voh a changé d’aspect. Avec l’installation de l’usine du Nord, les habitants, de plus en plus nombreux sur la commune, ont commencé à monter leur propre affaire pour faire vivre le village et créer des activités économiques autour de l'industrie
Depuis six ans, Yannick Pouaouloubei est capitaine du remorqueur Hmagat. «La semaine, quand on est là, [qu']il n’y a pas de mouvements de navire, nos marins font de l’entretien», montre-t-il en faisant la visite du bateau. Il fait partie des dix-huit salariés de la société Sowemar. Celle-ci a vu le jour avec l’ouverture de l’usine du Nord, grâce à l’association d’une famille de la tribu de Gatope avec les clans de bord de mer. 
 
L'équipage du remorqueur Hmagat.
 

L'enjeu de la formation

Comme la majorité de ses collègues, en intégrant la société, Yannick a bénéficié d’une formation. «Trouver des diplômés marins pour travailler, c’est difficile parce qu’il n’y a pas beaucoup de marins, de personnels, qui se forment, souligne-t-il. Dans la société, on essaie de les accompagner dans la continuité.»
 

«On a abandonné l'agriculture»

Avant l’installation de l’usine au début des années 2000, Voh vivait essentiellement de l’agriculture et de l’élevage. France Debien est une figure de cette époque. Aujourd’hui, il transmet ses valeurs et son patrimoine à son petit-fils Dylan. «Il y avait de grandes foires à Voh, pour l’agriculture, rappelle-t-il. C’est le nickel qui a fait que les gens sont partis travailler au nickel, gagner un peu plus d’argent, et on a abandonné l’agriculture. C’est regrettable, il faudrait relancer tout ça maintenant pour tous ces jeunes qui sortent avec des diplômes.» 
 
Dylan Debien dans son champ de taro, à Voh.
 

Pour un barrage anti-sel sur la Temala

Comme Dylan, diplômé d’un BTS développement agricole en région chaude. Depuis deux ans, il est maraîcher. Il cultive du taro et de la pastèque. Sur seulement deux hectares, car la faible ressource en eau ne lui permet pas de s’agrandir. «Il y a un vieux projet qu’il faudrait essayer de relancer, ce serait le barrage anti-sel sur la rivière de la Temala, plaide le jeune agriculteur. Ça permet d’augmenter la ressource en eau du village de Voh. Donc les surfaces à cultiver.» 
 
A Voh, la roulotte gérée par Aurélie Marlier.
 

Pour des équipements et de l'information

Ancienne salariée, pour continuer à travailler sur Voh, Aurélie Marlier a elle aussi monté sa propre affaire. Elle est installée sur un emplacement communal dédié aux roulottes, depuis mai dernier. «J’aurais bien voulu avoir des tables, comme dans les autres infrastructures des autres villages, note la gérante. Là où il y a les roulottes, tout le monde a des tables. Et peut-être avoir plus d’informations sur le village, parce que j’ai beaucoup de clients qui sont des métropolitains. Ils arrivent, ils viennent à la roulotte et ils demandent : "Où on peut aller pour le coeur de Voh ?", "qu’est-ce qu’on peut faire ?"» 

Former les jeunes, aider les agriculteurs, attirer le touriste : des pistes de développement lancées par les habitants de la commune pour rester sur leurs terres d’origine.

Un reportage de Camille Mosnier et Mathieu Niewenglowski :
 

La carte d'identité de Voh