DOSSIER VIDEO. A Boulouparis, Camille Fossier sème les graines d’une future autonomie alimentaire

Production de semences à Boulouparis ©nouvellecaledonie
Lauréate d’un appel à projets de l'Agence rurale, cette jeune semencière produit des graines bio et mène des recherches sur une modeste parcelle de Boulouparis. Son projet, ambitieux, est complètement dans l'air du temps. Il s'agit de développer une filière de semences, jusque-là inexistante sur le Caillou.

Quand Camille Fossier va dans son champ, ce n’est pas des fruits qu’elle récolte mais des graines. Basilic, haricots, tomates, salade, poivrons… Sur une parcelle de quarante ares, la jeune femme cultive une cinquantaine de variétés, dont trente pour la production de graines. 

L’an dernier, son champ a produit 2 millions de semences. Certains rendements sont exceptionnels : avec seulement deux buttes de tomates noires de Crimée, Camille Fossier a obtenu 50 000 graines. Dans un grand congélateur, elle conserve son “petit trésor”, un stock de semences rangées par familles.

Treize tonnes de semences légumières sont importées par an. C’est énorme. Pour la base de notre alimentation, c’est important de construire une filière locale.

Camille Fossier, semencière

 

Un métier de passion et de conviction

Il faut quelques semaines à plusieurs mois après fructification pour récolter, trier et sécher les graines. Celles destinées à la vente doivent également être comptées et conditionnées en sachet.

Un métier que cette semencière a choisi par passion mais aussi par conviction. Car la Nouvelle-Calédonie importe la quasi-totalité de ses semences légumières. “Treize tonnes de semences légumières sont importées par an. C’est énorme. Pour la base de notre alimentation, c’est important de construire une filière locale."

Autre avantage de ces semences locales : “cela crée des variétés robustes”, idéales pour l’agriculture biologique.

Des semences déjà commercialisées 

En produisant ses propres semences, la jeune femme fait de ce défi personnel un défi pays. Apres trois ans d’efforts et de recherche, elle commence à récolter les fruits -ou plutôt les graines- de son travail. L'année 2024 “va être le moment de vérité”, résume Camille Fossier, qui se penche désormais sur la partie commercialisation.

D’ici à deux ans, Camille Fossier compte également diffuser ses connaissances sur les graines via un site Internet. Un partage de savoirs très attendu en Nouvelle-Calédonie, où l’autonomie alimentaire est considérée comme une priorité par le gouvernement.