"On court derrière le feu" : les pompiers à pied d'œuvre face à l'incendie de Boulouparis

Le feu de Boulouparis capté le soir du 22 octobre 2024.
Le feu de forêt qui sévit à Boulouparis depuis lundi après-midi a pris des proportions affolantes, causant des dégâts matériels. Il a gagné en intensité mardi 22 octobre, au point d’entraîner une coupure de circulation sur la RT1. Face au vent tournant et à la sécheresse, malgré tous les efforts des pompiers et des habitants, "plus de 800 hectares" sont déjà partis en fumée.

Ils n'en sont pas encore venus à bout. Toute la journée du mardi 22 octobre, les pompiers de Boulouparis et de La Foa, renforcés par la Sécurité civile, se sont confrontés à l’incendie qui a commencé la veille. "Un feu de savane à niaoulis a démarré [lundi], à 13 heures", resituait Jean-Louis Marlier, chef de centre à la caserne de la commune, pour le SIVM Sud (c’est le Syndicat intercommunal à vocation multiple). Après avoir tenté de le contenir tout l’après-midi, "ils ont travaillé toute la nuit, raconte le major. Ils ont fini à 4h30 du matin. Ils sont venus en surveillance à compter de 6 heures." 

Des habitations ont été menacées 

Sauf qu’ensuite, scénario tristement classique : "le vent s’est levé. Le problème, c’est qu'il est un peu dans tous les sens. On a des fois un vent de Sud-Est, qui reste à peu près une heure, et hop, on passe sur un vent de Nord-Est… On court derrière le feu", déplorait le chef de centre mardi, en fin de journée. "On a réussi à protéger toutes les maisons qui étaient menacées le long de la RP4", la transversale vers Thio. "On a demandé le renfort de la Sécurité civile, un hélico bombardier d’eau sur zone."

La fumée obstruait la visibilité par endroits, au point d'interrompre la circulation, à Boulouparis, le 22 octobre 2024.

"Le feu a franchi la RT1"

Les flammes, qui sévissaient côté montagne, sont passées côté mer. "De la plaine de Ouitchambo, le feu a franchi la RT1 en direction de Bouraké", provoquant une interruption de la circulation. "Il a fait un bond de 400 à 500 mètres. Le HBE essaie de traiter les sautes de feu mais ce n’est pas évident. Ça va très très vite, l’herbe est vraiment sèche."

Le feu est vraiment intenable aujourd’hui, à cause du vent qui change de direction, à cause de la sécheresse. La fumée empêche de travailler. C’est très difficile.

Major Jean-Louis Marlier, chef de centre à Boulouparis

Des riverains, des agriculteurs, se sont joints aux pompiers. "On a des difficultés d’accès parce qu’il faut passer d’une propriété à l’autre", signalait le gradé. "Les gens sont très coopératifs, ils nous ouvrent les barrières, mais on perd du temps à chaque fois."

Premier bilan

Dans la soirée, le SIVM Sud dressait un bilan, sur les réseaux sociaux :

  • "des centaines d'hectares déjà parties en fumée",
  • "une habitation (non occupée), des réseaux publics (eau et électricité) et des exploitations agricoles partiellement détruits",
  • "des familles dont plusieurs personnes âgées évacuées de leurs domiciles par sécurité".

Et en début de nuit, les pompiers précisaient leur estimation de la surface déjà ravagée par le feu : plus de 800 hectares.

Pour mercredi 23 octobre, la carte Prévifeu du risque feu de forêt place six communes en risque élevé : Sarraméa, Farino, Moindou, Bourail, Koné et Voh. 

Sept communes en vigilance pluies

Pendant ce temps, dans un genre tout à fait différent, sept autres communes sont en vigilance jaune aux fortes pluies et orages : Ouvéa, Lifou, Maré, l’île des Pins, le Mont-Dore, Yaté et Thio.