Bourail : des tombes profanées dans un cimetière, une enquête ouverte

Tombes profanées au cimetière de Bourail.
La découverte a suscité indignation et colère. Dimanche après-midi, à Bourail, des passants ont constaté plusieurs tombes profanées dans le cimetière de la commune. Le maire a déposé plainte.

Une enquête a été ouverte après la profanation de plusieurs tombes du cimetière de Bourail, situé dans la partie Nord du village. Des méfaits qui s'inscrivent dans la continuité des actes de délinquance commis très régulièrement les week-ends. 

Des problèmes d'insécurité dans certaines zones 

"Depuis qu'il y a des caméras dans le centre du village, sur l'axe principal, on constate une forte recrudescence des actes de vandalisme, notamment au niveau du haut du village, explique Patrick Robelin, maire de Bourail. "Des vols ont été commis au niveau de l'office municipal des sports, qui se situe derrière la salle polyvalente. Il y a eu également un vol près du collège Louis-Léopold Djiet, donc il y a tout un secteur très "fréquenté". Et comme de nombreuses villas sont abandonnées, à côté du RSMA, les jeunes s'y réfugient la nuit." Une situation difficile à maitriser selon le maire, car les forces de l'ordre "font ce qu'il faut sur le terrain mais les jeunes se retrouvent dans la rue le lendemain et se moquent de nous. Il y a, à mon sens, un problème avec notre justice qui n'est pas suffisamment sévère." 

"Vive la Kanaky rebelle" 

Pots de fleurs cassés, plaques commémoratives taguées.... Au total, les stèles de près d'une dizaine de tombes ont été dégradées. Si de nombreuses inscriptions sont incompréhensibles, des messages comme "Vive la Kanaky rebelle" ont été constatés. "Quand je vois ça, ça me révolte car moi j'ai envie de construire ce pays" lâche Patrick Robelin. Et de poursuivre, "Je ne comprends pas que l'on puisse faire ce genre de choses dans un tel lieu alors que les mots "respect" et "humilité" nous sont répétés à longueur de journée (...)"

Une clôture en cours de réalisation 

Les tombes ciblées concernent notamment de grandes familles bouraillaises. Si certaines d'entre elles ont été immédiatement repeintes, ce lundi matin, par des membres de familles, le maire entend mieux protéger le site. "On a commencé à débroussailler les touffes d'arbustes qui avaient poussées, dans l'idée de cloisonner le cimetière, qu'il ne soit plus un lieu de passage." 


Quelles sont les motivations des auteurs de ces profanations de tombes ? Politique, sociale, identitaire ? L'enquête devra le déterminer. En attendant que la lumière soit faite, le maire de Bourail a fait le choix de porter plainte. "Ce matin, la cheffe de la police municipale a récupéré tous les éléments. Je demande maintenant à tous les propriétaires de tombeaux dégradés de porter plainte également car ce genre de dégradations sont passibles de lourdes peines." a-t-il conclu.

Regardez le reportage TV de Nathan Poaouteta

©nouvellecaledonie