La foire de Bourail séduit plus de 20 000 visiteurs

Condensée sur deux jours, la 43e foire de Bourail a tout de même réuni près de 20 000 visiteurs, selon un bilan provisoire. Une nouvelle fois, la vitrine de l’agriculture calédonienne a donc séduit les visiteurs et mis en lumière les savoir-faire de la Brousse.
 
La foire de Bourail avait failli être annulée pour cause de crise sanitaire, mais l’affluence du public sur le champ de foire de Téné a une nouvelle fois prouvé l’engouement des Calédoniens pour le grand rendez-vous annuel du monde agricole. Ce sont ainsi près de 20 000 personnes qui ont fait le déplacement pour ces deux jours de fête. 

Un soulagement pour les forains comme Jean-Yves Marc, très pénalisé par la récente crise sanitaire. « On ne vit que de ça explique-t-il, donc on a besoin des foires. On a loupé l’omelette géante et puis la fête de la crevette, pour nous c’était très dur de survivre. » Chaque année, une quarantaine de stands forains sont présents sur la foire de Bourail, « évènement incontournable » pour Jean-Yves, dont la famille fait le déplacement depuis trente ans. 
La foire accueille chaque année un espace forain doté d'une quarantaine de stands


Loin du bruit des manèges, c’est une toute autre ambiance qui attendait le visiteur à la ferme pédagogique tenue par Sylvie Vallois. Au milieu d’animaux dociles, élevés au biberon par la propriétaire des lieux, les jeunes enfants sont en pleine découverte sensorielle. Pour la plupart, il s’agit de leur premier contact avec les animaux. « La Petite ferme en vadrouille est conçue pour que les enfants puissent toucher les animaux, les différents pelage, reconnaître les différences espèces animales, explique Sylvie Vallois. Il y a également des fiches pédagogiques qui expliquent leurs comportements, ce qu’ils mangent où ils vivent etc. ».

Au faré mélanésien, on retrouve les exposants du marché de Bourail, majoritairement des femmes. Une cinquantaine ont fait le déplacement sur le champ de foire, dont Rosaire Bodeouarou, 75 ans, qui cultive notamment des kaoris, revendus 1000 francs CFP pièce. Outre le revenu que lui procure son stand et qui lui permet de subvenir aux besoins de son foyer la foire c’est aussi l’occasion de « voir la famille, de rencontrer les amis, et donc de papoter quoi », glisse-t-elle dans un éclat de rire.
Les exposantes habituelles du marché de Bourail avaient également le déplacement sur le champ de foire


Personnalités

Claude Chalifour, Québécois et artisan du cuir, signe sa 42e participation, à l’occasion de la 43e édition. Rencontre avec cette personnalité de la foire, au micro de Coralie Cochin : 

Claude Chalifour foire de Bourail

 
 

Diversification alimentaire

Sur la foire, il y a les fruits et les légumes que l’on consomme tous, mais également des produits plus insolites bien que pourtant 100% calédoniens. L’Agence rurale a ainsi recensé depuis l’année dernière 400 plantes comestibles de diversification, presque inconnues du grand public : bazelle, soude ou encore salicorne étaient ainsi à découvrir sur le stand de l’agence. Ces deux dernières ont en plus l’avantage d’être tolérantes à la salinité de l’eau de mer, ce qui permet de saler naturellement les plats. Le pourpier des jardins, mal aimé qui pousse partout même en ville entre deux pavés et que l’on a tendance a arraché, est pourtant c’est la plante au monde la plus riche en omega 3. 
L'agence rurale a entamé un recensement des plantes dites de diversification.


A quelques pas de là, les visiteurs ont pu apprendre à faire la cuisine autrement, sans passer par le supermarché. Devant Julien Lebreton, membre du collectif « Food Forest connexion », des galettes de manioc fermentées :  « Nous on ne fait la cuisine qu’avec les légumes de notre jardin, raconte-t-il. On ne va acheter que le sel et l’huile et après on va se débrouiller avec les légumes de notre champ pour arriver à faire ces galettes par exemple. » Autre recette, « des crackers fabriqués à partir de taro de montagne que l’on va mélanger avec de l’ambrevade, ce qui va permettre d’obtenir des crackers hyper nutritifs, enrichis en protéine ou en minéraux. Et surtout, c’est fait avec des choses que l’on a sous les yeux. Et cela permet aussi de multiplier les goûts et puis d’être petit à petit autonomes. »
Le collectif "Food Forest connexion" présentait des recettes 100% locales.

 

29 concurrents en lice pour le rodéo

La foire de Bourail ne serait pas ce qu’elle est sans le rodéo. 29 concurrents étaient inscrits cette année. Et la passion commence très tôt, et se transmet souvent de père en fils, comme l’explique Jason Komornicky, l’un des plus jeunes rodéoman engagé ce dimanche sur bétail : « Il y a l’adrénaline, mais c’est aussi parce que mon père le fait sur chevaux. Moi je le fais sur bétail, c’est plus dangereux, mais moins vif. » Reste que si l’attraction est indispensable, elles est aussi coûteuse, deux milliions de francs CFP selon Nathalie Bartement, présidente de la fédération calédonienne de rodéo.


Au final, la foire réduite à deux jours, a été un succès pour les exposants. Certains estiment même que le Covid-19 et la fermeture des frontières auraient même eu un effet positif puisque les Calédoniens sont restés au pays pendant ces vacances d’août. Seul regret de certains visiteurs, et plus particulièrement ceux de la région : l’absence, cette année, des sports mécaniques, faute de budget
Le reportage de Coralie Cochin : 

Reportage bilan Bourail Coralie Cochin


Retrouvez la page spéciale "Foire de Bourail" réalisée par Camille Mosnier, Gaël Detcheverry et Cédric Desbois
 
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Quel bilan tirer de cette 43e édition? La réponse en images avec Steeven Gnipate, Camille Mosnier et Gaël Detcheverry
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