Crise en Nouvelle-Calédonie. Navettes maritimes : un taxi-boat volé à Nouméa et retrouvé brûlé dans le Sud du Mont-Dore

Le taxi-boat a été volé dans la nuit du 23 au 24 juillet 2024, à Nouméa, au ponton de la Moselle.
Le bateau d'une société de taxi-boat, utilisé comme navette maritime entre le Mont-Dore et Nouméa, a été volé à Port-Moselle et retrouvé brûlé à Plum. L’exécutif de la province Sud, qui finance ce service exceptionnel, "condamne" un "acte odieux", tout en assurant que les liaisons par la mer se poursuivent. Après avoir envisagé un débrayage, les prestataires n'ont pas voulu pénaliser davantage la population.

Les prestataires du dispositif en voient de toutes les couleurs. Une société de taxi-boat qui transporte depuis des semaines les Mondoriens a subi le vol d'un bateau, dans la nuit de mardi à mercredi, au ponton de Port-Moselle à Nouméa. Le bateau a été retrouvé vandalisé et brûlé dans le Grand Sud à la rivière de Plum. L'information a été confirmée mercredi matin par la province Sud qui organise et finance ce dispositif exceptionnel depuis le début des émeutes, en partenariat avec le réseau Tanéo et la mairie du Mont-Dore. Plainte a été déposée.

Le reportage d'Erik Dufour et Thierry Chapuis

©nouvellecaledonie

Surveillance des quais

"C’est une nouvelle entreprise victime qui voit son outil de travail détruit", a-t-il été publié sur la page Facebook de la collectivité. La Maison-Bleue "condamne fermement cet acte odieux qui met une nouvelle fois en péril la libre circulation des Mondoriens". L'exécutif provincial exprime aussi son soutien à la société victime de ces actes "ainsi qu’à l’ensemble des skippers des navettes maritimes". Et "demande à l’État le renforcement de la surveillance des quais où sont amarrées les embarcations". Deux semaines plus tôt, une autre société de taxi-boat subissait l'incendie d'un semi-rigide, qui a coulé au ponton de la Moselle.

Malgré cet événement, les navettes maritimes sont toujours opérationnelles ce mercredi 24 juillet.

Page Facebook de la province Sud

La décision de ne pas débrayer

Le dispositif n'est pas pour autant remis en cause, assure l'institution. "Ces liaisons continueront d'être assurées par nos prestataires que nous remercions pour leur engagement." La question se posait ne serait-ce que pour aujourd'hui. La réponse à NC la 1ère en milieu de matinée a été claire : les sociétés prestataires ont envisagé de débrayer en signe de protestation, mais les capitaines ont finalement décidé, de façon conjointe, de maintenir les rotations pour ne pas pénaliser davantage la population. 

Le dispositif est maintenu pour ce mercredi, même avec la météo pluvieuse. C'est-à-dire :

  • la desserte du wharf du Vallon-Dore et de Port-Moselle par le Mary D Princess (132 places), le Coral palms (96 places), et par les taxi-boats d'une douzaine de places ;
  • La desserte de Port-Boulari par taxi-boat.

Une ampleur inédite pour un besoin énorme

Depuis la mi-mai, un service exceptionnel de transport par la mer a été réactivé entre la partie Sud du Mont-Dore, la partie Nord et Nouméa. Son but : maintenir une liaison malgré le blocage de la route provinciale dans la traversée de Saint-Louis. Encadré par une convention entre la province Sud, la mairie et le Syndicat mixte des transports urbains, le dispositif a pris une ampleur inédite, au bout de dix semaines. Chaque jour, il est désormais question de 300 rotations assurées par les deux grands navires et la douzaine de taxi-boats, permettant de transporter 3 800 passagers, pour un coût d'environ quatre millions CFP par jour. 

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