Sur le site de l’ancienne boulangerie du bagne à Nouville, plusieurs jeunes sont en plein travail. A les regarder, on pourrait croire qu’il s’agit de professionnels des espaces verts.
Ils sont en fait condamnés à effectuer des travaux d’intérêt général (TIG), des travaux d’utilité publique sur le site.
Le travail ou la prison
"On a fait des trucs qu’il ne fallait pas, des vols, tout ça… Des trucs du passé, mais ça revient. On est venu ici corriger notre faute en débroussant les espaces verts" confie l’un d’entre eux.
"On m’a proposé deux solutions : soit les TIG, soit trois mois d’emprisonnement. Pour moi, c’est pas un choix, c’est une obligation de faire les TIG parce que personne n’a envie d’aller passer trois mois de l’autre côté" explique un autre.
Condamnés à des peines de prison pour avoir commis des délits, ces jeunes n’iront pas au Camp Est. Le JAP ou juge de l’application des peines du tribunal de Nouméa a décidé d’aménager leur peine en faisant appel aux services de la province Sud. Depuis 8 ans, l’institution encadre en moyenne 200 mineurs et majeurs par an pour des travaux d’intérêt général, des réparations pénales et des travaux non rémunérés.
Réparer et se réparer
"L’objectif, c’est faire en sorte que les personnes réparent en fait. Et aussi de donner du sens à la réparation. Les environnements dans lequel les réparations sont effectuées sont plutôt des espaces naturels ou patrimoniaux" explique Philippe Le Poul, directeur de la culture, de la jeunesse et des sports de la province Sud. "Notre objectif, c’est vraiment ça, de permettre à ces personnes d’être concernées par la réparation qu’ils vont mettre en place, mais c’est aussi travailler sur l’estime de soi".
Un dispositif de plus en plus utilisé
En 2021, 4 500 heures de travaux d’intérêt général étaient recensées par la province Sud. L’institution observe en ce début d’année une augmentation de 20%.
Ces aménagements de peine sont de plus en plus utilisés par la justice pour les majeurs. Selon les services pénitentiaires, les réparations pénales et les travaux non rémunérés permettent d’éviter les récidives chez les mineurs.
Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Laura Schintu