Dix ans plus tard, l'Oeil veut continuer son travail

L’Oeil, l’Observatoire de l’environnement de Nouvelle-Calédonie fête ses dix ans cette année. Ce vendredi, l’organisme était au Parc de la Rivière bleue pour célébrer l’évènement. Il a fait le bilan de ses activités de cette décennie et présenté ses projets futurs. 
Dix ans plus tard, l’aventure continue pour l’Observatoire de l’environnement. Créé en 2009 après une fuite d’acide à l’usine de Vale NC, l’Oeil a élargi son périmètre d’action. Sa mission de surveillance des milieux naturels portait essentiellement autour de Yaté, l’île Ouen et l’île des Pins, des zones proches de l’usine du Sud. 
 

Thio ajouté à la carte de surveillance

Dans sa nouvelle cartographie de cette année, Thio, bassin historique de la SLN en fera partie, à la demande de ses habitants il y a quelques années.
« Nous, au niveau de Thio, ce sont les impacts sur l’environnement, comme Thio, c’est 150 ans d’exploitation (du nickel), donc on a vu les traces, les impacts environnementaux négatifs » explique le maire de Thio Jean-Patrick Toura.  « Comment on fait pour trouver des solutions pour qu’on puisse sauvegarder ce qui reste ? Comme nous, on est pris entre deux. La mine est une des sources d’emploi pour la commune. On a réussi à mettre en place le parc de la Côte oubliée, c’est suite à toutes ces études qu’on a pu aboutir à ce travail, des zones protégées ».

Oeil plaquette Thio by Françoise Tromeur on Scribd

 

Manque de moyens financiers

En dix ans, l’Oeil s’est appliqué à surveiller l’état de l’environnement. Entre 1998 et 2014, le suivi de l’évolution de l’artificialisation. En 2017, un forum sur l’impact des incendies ; plus de 24 000 hectares brûlés cette année là dans le pays. Un an plus tard, l’Oeil lance une application avec les alertes incendies et leurs impacts. 

Autant de travaux qui nécessitent de l’investissement humain et financier. Or, l’observatoire a un déficit de trente millions de francs CFP par an, une somme que les industriels s’étaient engagés au départ à lui verser. « On a une convention financière qui prévoit un certain niveau de financement et en fait, depuis trois ou quatre ans, on est en deçà de ce qui a été déterminé dans la convention. C’est pour çà que l’auditeur parlait de dette envers l’Oeil » explique Fabien Albouy, directeur de l’Oeil. « On a besoin de moyens. Après, est-ce que les moyens sont à la hauteur des enjeux en matière de développement durable, d’environnement, d’acceptation sociale des projets miniers, c’est là la vraie question ».
Côté institutions, la province Sud et le sénat coutumier ont déjà annoncé leur soutien à la structure. En attendant, l’Observatoire gardera toujours un œil sur le pays.