Le médipôle prêt à gérer le virus chinois

Dépistage, hospitalisation et isolement des cas suspects, tout est prêt dans le service des maladies infectieuses du médipôle, pour gérer si besoin la crise du coronavirus en Nouvelle-Calédonie. En parallèle, le Cise de Koutio a été retenu pour devenir lieu de quarantaine. Des riverains protestent.
Avant d’entrer dans la salle, gants, sur-chaussures, capuches et lunettes de protection sont de rigueur. Bienvenue au cœur de l’une des cinq chambres d’isolement réservées aux patients suspectés d’être contaminés par le coronavirus. Ici, la particularité est que l’air est filtré et ne peut pas sortir, explique le Dr Jad Kerbas, médecin infectiologue. «C’est une chambre qui a une pression négative. La pression à l’intérieur est inférieure à celle à l’extérieur de la chambre. L’air rentre mais ne sort pas par la porte, il sort par les aérations», assure le spécialiste.
 

Prélèvement dans la gorge 

Des mesures indispensables quand on sait que le virus se transmet par voie respiratoire. Les patients y seraient sous surveillance, mais à ce jour, il n’y a toujours pas de traitement contre le virus. «On estime qu’avec un traitement symptômatique, la plupart des gens vont guérir. Pour les cas graves, ils seront transférés en service de réanimation, où ils feront les soins nécessaires pour la prise en charge des patients», poursuit le Dr Jad Kerbas. Pour diagnostiquer le coronavirus, c’est un prélèvement dans la gorge qui est réalisé. Un seul laboratoire peut le faire dans le pays, il s’agit de celui du médipôle.
 

Biosécurité

La raison ? Une procédure de biosécurité très complexe. Et comme ce laboratoire est reconnu par l’OMS comme l’un des centres de référence de la grippe, les dix-neuf techniciens y sont habilités, témoigne le Dr Ann-Claire Gourinat, responsable du laboratoire microbiologie du médipôle. «On a traversé de nombreuses épidémies de dengue. Il y a dix ans, on a eu aussi l’épidémie du H1N1 endémique. Toutes nos équipes sont bien préparées à gérer ce type d’épidémie, à gérer l'afflux potentiel d'échantillons, à gérer l’urgence.»
 

Pas chez son médecin

En revanche, il n’est pas possible de se rendre chez son docteur pour demander un dépistage. Il ne peut être prescrit que par la DASS ou le médipôle. Selon les médecins, aucune inquiétude pour la rentrée. «On n’a pas de cas, ni de cas importés. Pour l’instant, il n’y a aucun risque, en dehors de gens qui arrivent de voyage et qui seront directement pris en charge», conclut le Dr Jad Kerbas. A noter que la DASS devrait mettre en place très rapidement un numéro vert.

Le reportage de Thierry Rigoureau et Michel Bouillez :
©nouvellecaledonie
 

Des Dumbéens mobilisés contre le centre de quarantaine

Dans le même temps, des habitants de Dumbéa se rassemblaient ce mardi aux abords du Cise, le Centre international sport et expertise situé à Koutio. Gagnés par l’inquiétude, ils protestent contre le projet d’installer là un centre de quarantaine à destination des futures personnes suspectées de porter le coronavirus. Une décision initiée par le gouvernement, que les riverains ne comprennent pas. 
Le reportage de Loreleï Aubry et Cédric Michaut : 
©nouvellecaledonie
 

Réunion mercredi soir

La réunion d’information dédiée aux habitants du quartier aura lieu mercredi 12 février, à 18 heures, à l’école maternelle L’Oasis (49 rue Jacques-Monod à Dumbéa).