Mobilisation au lycée Dick-Ukeiwé de Dumbéa

Malaise au lycée du Grand Nouméa, à Dumbéa. Durcissement du règlement intérieur, insécurité, insalubrité... Une partie du personnel, des parents d'élèves et des jeunes eux-mêmes ont exprimé ce mardi leurs préoccupations. 
Trois syndicats ont appelé le personnel du lycée Dick-Ukeiwé à débrayer durant près d'une heure, ce mardi matin. En parallèle, des parents d'élèves ont fait entendre leur mécontentement dès 6h30, afin de dénoncer ce qu'ils voient comme une série de dysfonctionnements au sein de l'établissement. Insécurité, insalubrité, règlement intérieur trop strict... «Depuis un an, ça ne va plus», lance Corinne Malian, présidente de l'APE.
Ses explications au micro d'Alix Madec :

APE du lycée du Grand Nouméa, Corinne Malian

 

On se sent un peu comme en prison. On n'est pas libres comme on devrait l'être, pas comme l'année dernière.
- Une élève

 

«Stop à l'effet prison»

C'est devant un portail clos que parents et professeurs ont distribué leurs tracts. Ils portaient inscrit en lettres capitales : «Stop à l'effet prison». Un ressenti exprimé par les étudiants eux-mêmes. «On se sent un peu comme en prison, en fait», témoigne cette élève. «On n'est pas libres comme on devrait l'être, pas comme l'année dernière.» 
 

Beaucoup de fumeurs - j'en fais partie - enfreignent le règlement intérieur en fumant dans l'enceinte. Il y a même des endroits où les barrières ont été cassées exprès par nous, juste pour qu'on puisse sortir.
- Une élève

 
 

Conditions de travail

Pour cette professeure d'anglais mobilisée au côté de l'APE, les conditions actuelles de travail ne peuvent plus durer. «On n'a pas assez de moyens pour surveiller deux mille élèves en permanence, déplore Anne-Claire Martin. On n'a pas assez d'espace, ce qui nous crée aussi un problème, par exemple au niveau de la cigarette. On n'a jamais encouragé le tabagisme à l'intérieur du lycée du Grand Nouméa, qu'on soit bien clair ! Maintenant, on arrive à une incohérence : les élèves fument à l'intérieur d'un établissement qui est censé être non fumeur. Donc ils se cachent, ils s'enferment dans les toilettes. Et on a un petit problème en tant qu'enseignant : notre message, quel est-il ?»
 

On n'a pas assez de moyens pour surveiller deux mille élèves en permanence.
- Une enseignante

 
 

Suite à une convention

De son côté, la responsable de l'établissement proviseur évoque un renfort des règles engendré par une convention, portée entre la direction de la sécurité publique et le vice-rectorat. Elle prévoyait des actions de sécurisation concertées aux abords des établissements scolaires, et le durcissement des règles en matière d'allers et venues.
 

Ce n'est pas de la volonté de la direction de l'établissement.
Elisabeth Arnal Blanc, proviseure

 

« L'effet prison, non, quand même pas»

«Ce n'est pas de la volonté de la direction de l'établissement, resitue Elisabeth Arnal-Blanc. Ça partait d'un constat, qui a fait apparaître des problématiques extérieures aux établissements. Du coup, effectivement, notre règlement intérieur prévoit aux intercours, aux récréations, [que] les élèves ne sortent pas. Après, sur la pause méridienne, ils sont autorisés - s'ils le sont par leurs parents également - à sortir comme ils veulent. Donc l'effet prison, non, quand même pas.»
 

En attente de rencontre et de réponses

A la mi-journée, aucun rendez-vous n'avait été acté entre la direction et les manifestants. Ceux-ci attendaient une réponse du gouvernement ou du vice-rectorat.

Le reportage radio d'Alix Madec :

Reportage sur la mobilisation au lycée du Grand Nouméa


Le reportage de Brigitte Whaap et Nicolas Fasquel 
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