"Nous avons actuellement quatre procédures criminelles qui sont en cours." Déclaration du procureur de la République, au journal télévisé de ce vendredi. Yves Dupas dressait le bilan judiciaire, à ce stade, des émeutes qui secouent la Nouvelle-Calédonie depuis lundi. L'une de ces procédures, a-t-il précisé, concerne l'homicide volontaire d’un homme de 36 ans qui a succombé à un tir d’arme à feu mercredi, à Ducos. Elle "a donné lieu au placement en garde à vue de trois personnes", toujours en cours vendredi soir.
60 officiers de police judiciaire en plus
Plus globalement, "nous avons eu, depuis le 12 mai jusqu'à aujourd'hui, 163 mesures de garde à vue, qui ont donné lieu à une exploitation, à une analyse et à une décision du parquet d'organiser 26 déferrements." Avec cette précision : "Nous n'avons pas pu, toujours, concrétiser ces déferrements. Par exemple, le 14 mai, le commissariat de police s'est trouvé en difficulté. Il a dû défendre ses locaux contre des risques d'intrusion." Yves Dupas a mentionné au passage le renfort de soixante officiers de police judiciaire à partir de vendredi.
"Association de malfaiteurs" et autres faits
Autre annonce, de taille : "Suite à une réunion de police judiciaire organisée ce matin ", le procureur annonce l’ouverture d’une enquête "visant notamment des faits susceptibles de concerner des commanditaires, certains membres de la CCAT mais peut-être d'autres. Ces chefs d'infraction, ces qualifications pénales, qui sont d'ailleurs en ligne avec la circulaire de M. le garde des Sceaux, portent sur des faits d'association de malfaiteurs, vols, dégradation par incendie en bande organisé, groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations."
C'est le champ qui vise ceux qui ont tiré les ficelles, ceux qui ont instrumentalisé, notamment certains jeunes, dans une spirale de radicalisation violente. Il est clair que certains objectifs ont été ciblés dans une approche préparatoire.
Yves Dupas, procureur de la République
"Le meurtre d’un gendarme fait encourir, a-t-il déclaré, la peine maximale, de réclusion à perpétuité". Les autres peines encourues vont jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle.
Un accompagnement particulier est prévu pour les victimes des émeutes, en particulier à travers l’Association d'aide aux victimes.
Son entretien complet avec Natacha Lassauce-Cognard