Il est le gardien du réseau d'eau. Fabrice Théveniot est le fontainier de Farino. Sur l’une des plus petites communes du territoire, voilà plusieurs semaines que la situation est critique. L'absence de précipitations diminue radicalement l'alimentation de l'unique captage d'eau de la commune, situé à 315 mètres d'altitude. “Avec la sécheresse, les arbres perdent leurs feuilles, l’écoulement de l’eau est faible et il faut désencombrer l’avaloir manuellement, tous les jours”, explique Fabrice Théveniot.
"Beaucoup de personne se sont remis à planter"
À cette période de l'année, le cours d'eau recouvre habituellement les rochers. Mais en ce mois d'octobre, Fabrice estime le captage à environ 30m3 par heure, au lieu de 70 en temps normal. Inquiet, il parcourt quotidiennement plusieurs kilomètres, pour surveiller l'ensemble du réseau.
L’une des sept unités de stockage se situe à Tendéa, sur les hauteurs. Mauvaise surprise, ces derniers jours, la consommation est plus importante que d'habitude. “On tourne à une consommation qui frôle les 83 voire 85 m3 en 24 heures, contre une consommation moyenne de 24 m3. Ces derniers temps, avec les exactions, beaucoup de personnes sont revenues à la terre et n’ont pas eu le choix, au vu de la hausse des prix dans les magasins. Ils se sont remis à planter, et ce sont des champs qu’il faut arroser”, explique le fontainier.
Le maire a donc pris un arrêté au début du mois de septembre, demandant aux administrés de réduire leur consommation d'eau non essentielle. Et au coeur de cette vallée verdoyante, un autre danger plane sur la ressource en eau : la prolifération des cerfs. Avec l'interdiction du port d'armes, les campagnes de régulation sont suspendues depuis cinq mois.
Le défi des prochaines semaines sera donc de préserver la ressource en eau, tant sur le terrain que dans les foyers. Sous peine de n'avoir bientôt plus une seule goutte d'eau, au robinet.