En cette saison, le verger de Cédric Akinaga devrait être jaune de fruits. Au lieu de ça, de rares grappes de mandarines apparaissent par endroits, comme des trophées. Pour ce producteur d'agrumes, c'est une année de plus sans récolte, la faute à La Niña.
"Nous n'avons pas eu le froid escompté pour déclencher la floraison sur les arbres. Avec les pluies torrentielles, beaucoup d'arbres ont fait des fleurs mais elles étaient vierges avec très peu d'abeilles dessus. On s'est donc retrouvé avec très peu de fruits, qui sont tous tombés à cause des pluies", explique Cédric Akinaga.
Des finances délicates
Sur d'autres parcelles, les mandariniers ont encore les pieds dans l’eau. En deux ans, La Foa a subi une douzaine d’épisodes pluvieux. Par endroits, il y avait jusqu’à 4 mètres d’eau recouvrant l’ensemble des vergers. Au-delà d’une nouvelle année blanche, ce sont les exploitations elle-même qui sont menacées.
"On doit détruire entièrement certains vergers pour repartir à zéro, puis attendre quatre ans. Les charges, elles restent fixes. Elles ne jouent pas avec les saisons. C'est surtout ça le problème", souffle André Estieux, lui aussi producteur d'agrumes. "Sur 4000 pieds, il y en a 600 à remplacer. C'est une somme faramineuse à sortir entre l'achat des arbres, l'arrosage, le traitement et l'engrais", abonde Cédric Akinaga.
D'autres fruits concernés
Il en va de même pour les vergers d’oranges, de pomelos et autres tangelos : la production ne représente qu'entre 10 et 30% d'une récolte normale. Sur le plan financier, c’est une nouvelle catastrophe qui s’abat sur les producteurs d’agrumes.
"Nous sommes obligés d'attendre 2024 pour avoir les premiers sous", se désole André Estieux. La France avait bien débloqué 185 millions d’aides à l’Agence Rurale. Mais les vergers ont été exclus de la dotation. Sollicitée, la Province sud a offert 1000 francs pour chaque arbre replanté.