Depuis cinq ans, les chercheurs de l’Institut agronomique calédonien (IAC) étudient l’évolution de 476 plants d’orangers Navel. Sur cette parcelle, quatre méthodes de fertilisation sont utilisées, dont les engrais chimiques et le compost, des mélanges fermentés de débris organiques avec des matières minérales.
"Sur ces arbres, on a mis douze ou dix-huit kilos de compost, détaille Audrey Léopold, agropédologue à l'IAC. On dépasse largement la réglementation en termes d'apport de nickel et de chrome, par contre on répond plus aux besoins des plantes. Sur les premiers résultats, sur les trois premières années de production, on n'a pas pu mettre en évidence de surimprégnation des fruits en nickel et en chrome, même s'ils sont cultivés avec des gros apports de compost."
Choix financiers
À ces méthodes de fertilisation, s’ajoutent différentes gestions du billon, la bande de terre où sont plantés les arbustes. Aujourd’hui, les orangers sont entourés exclusivement de paille, les plantes de couverture de type légumineuses ne sont plus utilisées. "En raison de l'érosion de nos moyens financiers, on a été obligés de recouvrir les lignes de légumineuses avec de la paille, révèle Audrey Léopold. Pour la première fois l'année dernière, on avait un rattrapage de la modalité plantes de couverture, couplée à du compost, par rapport aux plans qui étaient avec compost et paille. Ces résultats sont potentiellement intéressants pour le développement."
Baisse des subventions
L’avenir de cette étude sur l’arboriculture fruitière dépend donc de l’évolution financière de l’Institut agronomique calédonien. L’IAC recense une perte de 30% de ses ressources humaines par rapport aux dernières années, un taux qui pourrait aller jusqu’à 50% en 2025.
"Nous avons des subventions qui financent l'établissement à hauteur de 80% environ, précise Laurent L'Huillier, directeur général de l'IAC. Les 20% restant [vont] aux projets de recherche. Et ces 80% vont fortement baisser l'année prochaine avec les difficultés que traversent la Nouvelle-Calédonie et les provinces, qui font partie de nos bailleurs, avec une chute attendue de l'ordre de 30% des recettes."
Crée il y a 25 ans, l’IAC est le seul institut de recherche territorial. Un organisme scientifique essentiel à l’agriculture, l’environnement et la ruralité.