La Société GBNC épinglée. Sa station d'épuration rejette une grande partie des effluents dans la nature. Du coup, la société a été mise en demeure par la Province Sud à remettre en conformité son unité de traitement des eaux usées. Les écologistes sont consternés.
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L’odeur est identifiable entre toutes. De cet égout, des dizaines de litres d’eaux usées qui sentent fortement la bière. Elles se déversent dans un arroyo du 6ème km, lui donnant au passage une couleur laiteuse.
Depuis le dysfonctionnement de la station d’épuration de la Grande Brasserie de Nouvelle-Calédonie, relevé par deux arrêtés provinciaux, l’association Ensemble pour la Planète a voulu en avoir le coeur net. Pour cela, elle a demandé une expertise de ce qui sort de l’usine.
C’est donc accompagnée d’un huissier qu’elle a fait ces prélèvements.
« L’objectif de production de bière affiché par la GBNC pour 2018, c’est quand même 160 000 hectolitres de bière. Donc on a fait un petit calcul simple : un litre de bière, vous avez entre cinq et dix litres d’eaux usées qui partent dans la nature. Là, en l’occurence, le milieu naturel, c’est la mangrove » explique Jacqueline Deplanque, présidente d’EPLP.
« Le fonctionnement aujourd’hui de la station d’épuration est dégradé, donc on veut qu’il trouve une solution pour qu’il n’y ait pas d’atteinte à l’environnement qui soit causé » explique Nicolas Pannier, secrétaire général de la province Sud . « Donc on a un travail avec lui pour expertiser les solutions qui sont proposées et valider avec lui celles qui sont optimales en lien avec le gouvernement ».
« Le problème actuel n’a pas de conséquences graves sur l’environnement, on a vérifié et c’est pour çà que les discussions sont en toute transparence avec les autorités sur ce point là » affirme Elsa Fernandez, directrice des affaires générales à la GBNC. « On travaille très sérieusement sur ce sujet là, au niveau de la direction et de notre service hygiène, sécurité, environnement. Au niveau de la production, tout est en place, donc on produit normalement aujourd’hui et l’activité continue ».
D’ici le 5 septembre, la GBNC doit indiquer l’option technique choisie pour remettre en état sa station d’épuration, ainsi que les solutions de rechange envisagées en attendant un retour à un fonctionnement normal de son unité de traitement des eaux usées.
Le reportage de Thérèse Waïa et Patrick Nicar
Découvrez ci-dessous le communiqué d’EPLP :
Rejet dans la mangrove
« Après une production de bière, tous les sous-produits, tous les déchets sont normalement traités et ensuite envoyés dans l’espace naturel, dans le canal » souligne Jacky Mermoud, membre d’EPLP. « Mais là, en ce moment, pas du tout, il n’y a pas de traitement, on envoie directement la vidange des cuves dans l’espace naturel. »Depuis le dysfonctionnement de la station d’épuration de la Grande Brasserie de Nouvelle-Calédonie, relevé par deux arrêtés provinciaux, l’association Ensemble pour la Planète a voulu en avoir le coeur net. Pour cela, elle a demandé une expertise de ce qui sort de l’usine.
C’est donc accompagnée d’un huissier qu’elle a fait ces prélèvements.
« L’objectif de production de bière affiché par la GBNC pour 2018, c’est quand même 160 000 hectolitres de bière. Donc on a fait un petit calcul simple : un litre de bière, vous avez entre cinq et dix litres d’eaux usées qui partent dans la nature. Là, en l’occurence, le milieu naturel, c’est la mangrove » explique Jacqueline Deplanque, présidente d’EPLP.
Un incident en juin
Le dysfonctionnement de la station d’épuration est mentionné à la fois dans un rapport de la DIMENC et dans une déclaration de l’industriel en date du 11 juin. On y apprend qu’à la suite d’un incident au niveau du poste de nettoyage automatique, du produit détergent et désinfectant acide a été envoyé dans la station d’épuration entraînant la destruction des bactéries et du coup, le « rejet direct de la plus grande partie des effluents au milieu naturel ».Mis en demeure d’agir
Considérant qu’il s’agit d’un manque grave à l’autorisation d’exploiter, la province Sud a donc mis en demeure l’industriel dans deux arrêtés publiés au journal officiel du 8 août (voir texte ci-dessous). La collectivité lui demande dans un délai d’un mois de régulariser la situation technique de son usine de production de bière et de boissons non-alcoolisées, et d’évaluer les rejets dans la nature ainsi que les solutions qu’il compte apporter.« Le fonctionnement aujourd’hui de la station d’épuration est dégradé, donc on veut qu’il trouve une solution pour qu’il n’y ait pas d’atteinte à l’environnement qui soit causé » explique Nicolas Pannier, secrétaire général de la province Sud . « Donc on a un travail avec lui pour expertiser les solutions qui sont proposées et valider avec lui celles qui sont optimales en lien avec le gouvernement ».
JONC 8 août 2019 by Françoise Tromeur on Scribd
« Pas de conséquences graves sur l’environnement »
Du côté de la GBNC, on se veut confiant. La société indique qu’elle n’a pas attendu la mise en demeure pour travailler sur les préconisations formulées par la province Sud.« Le problème actuel n’a pas de conséquences graves sur l’environnement, on a vérifié et c’est pour çà que les discussions sont en toute transparence avec les autorités sur ce point là » affirme Elsa Fernandez, directrice des affaires générales à la GBNC. « On travaille très sérieusement sur ce sujet là, au niveau de la direction et de notre service hygiène, sécurité, environnement. Au niveau de la production, tout est en place, donc on produit normalement aujourd’hui et l’activité continue ».
D’ici le 5 septembre, la GBNC doit indiquer l’option technique choisie pour remettre en état sa station d’épuration, ainsi que les solutions de rechange envisagées en attendant un retour à un fonctionnement normal de son unité de traitement des eaux usées.
Le reportage de Thérèse Waïa et Patrick Nicar
Découvrez ci-dessous le communiqué d’EPLP :
EPLP août 2019 pollution GBNC by Françoise Tromeur on Scribd