L’état de l’eau douce dans le Grand Sud se joue d’abord au niveau des eaux souterraines. Elles subissent d’importantes perturbations chimiques à proximité de l’usine de traitement des minerais et de l’aire de stockage. Les teneurs en sulfates notamment y dépassent les concentrations naturelles. Des perturbations qui se diffusent ensuite, au deuxième niveau, dans les cours d’eau.
Là, aux éléments physico-chimiques s’ajoutent les effets de l’érosion. Qu’elle soit naturelle ou accentuée par l’homme. La terre dans les cours d’eau dégrade l’habitat de la faune. Pourtant, l’état reste plutôt stable, note Léa Desoutter, chargée de mission environnementale au sein de l’Observatoire de l’environnement en Nouvelle-Calédonie (Oeil).
"On ne voit pas d'impacts sur les poissons"
"C’est relativement stable dans le temps depuis le début des suivis, c’est le cas au niveau des poissons, dans la Kwé où il y a moins de poissons que dans d’autres rivières, explique-t-elle. Mais ça se stabilise malgré l’augmentation de l’influence qu’on peut voir de la physicochimie au niveau de l’aire de stockage des résidus qui impactent la Kwé. On ne sait pas encore sur le long terme quels effets ça peut avoir. À court terme, on ne voit pas d’impacts sur les poissons."
"La recolonisation du creek de la Baie Nord"
Au cours de la surveillance menée par l’Oeil, une attention particulière a été portée au creek de la Baie Nord. En 2009 et 2014, de l’acide s’était déversé dans le cours d’eau. Et aujourd’hui, "on observe qu’il y a une pression de type organique par rapport aux indices qui sont mesurés sur les macro-invertébrés, poursuit-elle. Un point positif, c’est la recolonisation du creek de la Baie Nord par les espèces de poissons connus dans ce creek, suite à la fuite acide de 2014. Ce qui montre la résilience de ces organismes."
Des perturbations importantes ont été identifiées dans le bras Nord du creek. Pour le comprendre, douze points de mesure supplémentaires ont été ajoutés en février 2020.