Ile des Pins : un nouvel outil d’ici la fin de l’année pour lutter contre la délinquance

Le dispensaire de Vao, à l'île des Pins, image d'illustration.
Alors que le dispensaire de Vao était fermé, ce lundi, pour "dire stop aux violences", la mairie de l’Ile des Pins et la province Sud ont acté la mise en place d’un conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance, au deuxième semestre de cette année. Une prochaine réunion est prévue mi-avril.

Les portes du centre médico-social étaient fermées, ce lundi 7 mars, à Vao. Mais les équipes n’ont pas chômé pour autant. La province Sud, compétente en matière de santé, et le personnel du dispensaire ont tout d’abord dressé un état des lieux des dégradations et violences subies ces derniers mois : le caillassage d’un médecin, gravement blessé à l’oeil l’an dernier, ou encore le cambriolage du domicile de la nouvelle docteure, la semaine passée. 

"En Calédonie, c’est de la petite délinquance d’opportunité", observe Jean-Baptiste Friat, le directeur des affaires sanitaires et sociales de la province Sud.

L’alcool et le cannabis comme facteurs aggravants 

Pour enrayer la délinquance, il faut "d’abord lutter contre la consommation d’alcool et de cannabis", estime le représentant de la province. Des actions dans ce sens avaient pourtant été prises à l’Ile des Pins, les coutumiers ayant interdit la vente d’alcool, à l’exception des hôtels. Mais le problème perdure à Kunié, du fait de l’existence d’un marché noir, déplorent les autorités.

Les précisions de Jean-Bapstiste Friat, directeur de la DPASS de la province Sud

 

Occuper les jeunes 

A l'Ile des Pins, où presqu'un habitant sur trois a moins de 20 ans, un diagnostic de la situation avait déjà été entamé dès 2020 par la commune. Parmi les causes identifiées : "le décrochage scolaire des jeunes", pointe Guillaume Kouaté, le 4e adjoint au maire, chargé notamment de la scolarité. 

L'interview de Guillaume Kouaté, le 4ème adjoint au maire de l'Ile des Pins

"Il faut aussi lutter contre l’oisiveté par des chantiers jeunes, des chantiers socio-éducatifs, le mercredi après-midi, après l’école, ou le week-end", poursuit Jean-Baptiste Friat.

Concrétiser le CLSPD 

Pour coordonner toutes ces actions, un conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance devait être installé depuis plusieurs mois déjà. Mais il est resté au point mort, sa mise en place ayant "sans doute été retardée par la crise Covid", précise le directeur des affaires sanitaires. 

Cette fois, la province et la mairie se sont fixé un calendrier : mettre en place, au deuxième semestre 2022, ce CLSPD, "généralement présidé par le maire et un représentant de l’Etat", indique Jean-Baptiste Friat.

Une prochaine réunion de travail entre la municipalité et la province est programmée à la mi-avril. Rencontre à laquelle seront associées les autorités de l’Etat, compétentes en matière de sécurité. 

D’ici là, des visites dans d’autres communes, comme le Mont-Dore et la Foa, déjà dotées de CLSPD, sont également prévues.