La commune située la plus au Sud du pays doit concilier développement du tourisme et préservation de l’environnement. La problématique de l’eau sera aussi au coeur de la campagne de ces élections municipales.
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Située à une centaine de kilomètres au sud-est de la Grande Terre, l’Ile des Pins, Kunié en langue kanak, autrement dit « le levant » abrite 1850 habitants. Ils se répartissent entre les huit tribus et dépendent de l’aire coutumière Djubéa-Kaponé. Connue dans le monde entier pour ses paysages extraordinaires, l’île vit au rythme du tourisme, de la pêche et de l’agriculture, des activités parfois difficile à concilier…
Avec 66 000 touristes et 225 000 croisiéristes en escale par an, l’Ile des Pins est en effet la principale destination touristique du territoire. Un tourisme de masse qui génère des revenus – près de deux milliards CFP par an, mais exerce aussi des pressions sur les écosystèmes terrestres et marins de cette petite ile de 150 km². Il y a deux ans, la grande chefferie et la chefferie de Vao ont elles aussi pris une mesure radicale : interdire à tous les bateaux l’accès à l’Ilot Nokanhui.
« Ça fait fuir le poisson… Parce que dans ce coin, on fait la pêche pour la coutume pour la grande chefferie. Les poissons, surtout les mékouas ne remontent plus. C’est pour les faire revenir » explique Alexandre Douépéré, petit-chef de Vao.
« Ce qu’il faut faire ici, c’est garder nos populations en développant tout ce qu’i y a autour, en restant soi-même sur place et de faire travailler son idée, tout en restant ici. Ça éviterait l’exode sur Nouméa de garder nos jeunes ici par rapport à tous les hôtels qui sont déjà sur place et de les compléter avec tout ce qui est vivrier, et tout ce qu’on peut apporter au niveau du tourisme » explique Jacques Apikaoua, responsable de gîte.
« C’est là qu’on a notre parcelle de culture où on se regroupe tous ensemble et on cultive de l’igname, ou des bananiers qui sortent de la pépinière. On fait un peu de maraîchage aussi » explique Guy Kombouaré, président de l’association Gue Kwenyi. « C’est très important ce travail de la terre, encore plus à l’ile des Pins car c’est un endroit qui est beaucoup visité et il y a de la demande en produits frais, en produits locaux ».
« Il y a beaucoup plus de monde qui arrive, beaucoup plus de consommateurs. La nappe d’eau descend et il faut penser à l’avenir. Je ne sais pas si c’est tout de suite ou dans un avenir proche. Il faut désaliniser l’eau pour continuer un peu ce qu’on fait, pour le tourisme, pour l’agriculture en général, pour tout... » explique Blaise Douépéré, membre de l’association Gue Kwenyi.
L’approvisionnement en eau de l’île des Pins sera - à n’en pas douter, l’un des grands enjeux de la campagne municipale.
Le reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detchevery
Préserver l’environnement
200 francs CFP pour les touristes, 1000 francs CFP pour les croisiéristes, depuis 2015, l’accès à la piscine naturelle est payant ; un droit d’entrée mis en place par les habitants de la tribu de Touété pour limiter le nombre de visiteurs et donc leur impact sur l’environnement.Avec 66 000 touristes et 225 000 croisiéristes en escale par an, l’Ile des Pins est en effet la principale destination touristique du territoire. Un tourisme de masse qui génère des revenus – près de deux milliards CFP par an, mais exerce aussi des pressions sur les écosystèmes terrestres et marins de cette petite ile de 150 km². Il y a deux ans, la grande chefferie et la chefferie de Vao ont elles aussi pris une mesure radicale : interdire à tous les bateaux l’accès à l’Ilot Nokanhui.
« Ça fait fuir le poisson… Parce que dans ce coin, on fait la pêche pour la coutume pour la grande chefferie. Les poissons, surtout les mékouas ne remontent plus. C’est pour les faire revenir » explique Alexandre Douépéré, petit-chef de Vao.
Le tourisme comme facteur de développement
Mais difficile de renoncer au tourisme ; il fait vivre ici 210 familles, dont celle de Jacques Apikaoua. Pour lui, le tourisme n’est pas un fléau, c’est au contraire un facteur de développement, le meilleur moyen de garder la jeunesse sur place.« Ce qu’il faut faire ici, c’est garder nos populations en développant tout ce qu’i y a autour, en restant soi-même sur place et de faire travailler son idée, tout en restant ici. Ça éviterait l’exode sur Nouméa de garder nos jeunes ici par rapport à tous les hôtels qui sont déjà sur place et de les compléter avec tout ce qui est vivrier, et tout ce qu’on peut apporter au niveau du tourisme » explique Jacques Apikaoua, responsable de gîte.
Développer l’agriculture
Développer l’agriculture, c’est l’une des ambitions de l’association des producteurs Gue Kwenyi. Créée en 2013, elle regroupe une vingtaine d’adhérents. Objectifs : valoriser le travail de la terre et sélectionner les meilleurs plants, notamment grâce à cette pépinière de bananiers, implantée chez Léon Kouathé à Kuto. Une fois suffisamment forts pour être transplantés, les bananiers prennent la route, direction Gadji.« C’est là qu’on a notre parcelle de culture où on se regroupe tous ensemble et on cultive de l’igname, ou des bananiers qui sortent de la pépinière. On fait un peu de maraîchage aussi » explique Guy Kombouaré, président de l’association Gue Kwenyi. « C’est très important ce travail de la terre, encore plus à l’ile des Pins car c’est un endroit qui est beaucoup visité et il y a de la demande en produits frais, en produits locaux ».
Le dossier de l’eau potable
L’association n’a d’ailleurs aucun mal à écouler les fruits et légumes récoltés sur cette parcelle. Les fonds servent à financer ses actions et dans la mesure du possible à aider ses adhérents, par exemple pour l’achat de plants ou de citernes ; l’eau se fait de plus en plus rare sur l’Ile des Pins…« Il y a beaucoup plus de monde qui arrive, beaucoup plus de consommateurs. La nappe d’eau descend et il faut penser à l’avenir. Je ne sais pas si c’est tout de suite ou dans un avenir proche. Il faut désaliniser l’eau pour continuer un peu ce qu’on fait, pour le tourisme, pour l’agriculture en général, pour tout... » explique Blaise Douépéré, membre de l’association Gue Kwenyi.
L’approvisionnement en eau de l’île des Pins sera - à n’en pas douter, l’un des grands enjeux de la campagne municipale.
Le reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detchevery
ILE DES PINS - MUNICIPALES 2020