Les festivités prévues ce vendredi au Lycée Do Kamo vont clôturer une semaine de célébration pour l’anniversaire de cet établissement scolaire de Nouméa, dont l’histoire est intimement liée à celle de la Nouvelle-Calédonie.
Des débuts difficiles : la détermination des pasteurs Charlemagne et Lacheret
A la fin de l’année 1948, les pasteurs Raymond Charlemagne et Marc Lacheret déploient une impressionnante énergie pour acquérir dans la rue Taragnat de la Vallée des Colons le terrain de 52 ares où se trouve aujourd’hui le lycée Do kamo. Les caisses de l’Eglise protestante sont vides et pourtant les deux hommes vont parvenir à trouver les fonds pour acquérir cette espace en friche qui dispose d’une unique bâtisse en bois en mauvais état . Mais à force de détermination, ce bâtiment est transformé en foyer protestant permentant d'accueillir de jeunes mélanésiens de passage à Nouméa. Un lieu de partage dans la foi dont l’objectif est de guider les hôtes du foyer en leur évitant de "s’égarer" dans certains lieux de la ville jugés peu fréquentables par l’Eglise protestante.
De la petite école du foyer à la naissance du lycée
Jusqu’en 1967, une petite école reçoit sur ses bancs des personnalités comme Jacques Iékawé , Joseph Caihé , Fot Trolue ou encore Yann Céléné Uregei…En 1961, la construction d’un édifice en dur devient une réalité. D’abord destiné à accueillir de jeunes travailleurs, il est transformé en 1969 en premier internat pour garçons d’origine mélanésienne. Dix ans plus tard, l’internat est divisé en salles de classes et peut désormais être considéré comme le premier lycée de l’ASEE ( Alliance scolaire de l’église évangélique).
Do Kamo, « vrai homme » en Ajie, c’est le nom de baptême que le lycée reçoit lors de son inauguration le 30 mai 1980.
Comme le montre ce reportage réalisé en 1980, l’inauguration cet établissement scolaire, qui fait ses débuts avec seulement deux classes de seconde, est vécu comme un évènement majeur. Un moment chargé de symbolisme et d’engagement pour faciliter l’accès à l’éducation pour les jeunes kanak, dans un contexte où la Nouvelle-Calédonie commence à être ébranlée par la revendication indépendantiste. L’Eglise protestante s’est prononcé en faveur de l’indépendance dès 1979.
Une pédagogie « missionnaire »
Les enseignants de Do Kamo sont parfois d’anciens élèves, qui une fois diplômés ont décidé de revenir dans ce lieu pour poursuivre cette mission d’enseignement à la pédagogie adaptée à la culture kanak. C’est le cas d’Henri Lalié, qui enseigne aujourd’hui l’histoire et la géographie avec les mêmes objectifs que ses prédécesseurs, comme il nous l’a confiés dans notre émission l’Invité de la Matinale de ce mercredi 4 septembre.
L’histoire du Lycée Do Kamo a aussi été marquée par des moments difficiles comme en 1985.
Dans ce reportage Natacha Cognard et José Solia nous proposent de revivre tous les temps forts de ces quarante années d’existence.