Le mausolée destiné à recueillir le crâne du chef Ataï et de son sorcier s'est un peu plus concrétisé, ce vendredi, entre La Foa et Farino. La "première pierre" a été dévoilée, en associant la mémoire des différentes victimes de la grande révolte.
Journée importante, pour le comité mémoriel Ataï, qui attendait ce moment depuis 2014. La "première pierre" du mausolée qui accueillera les crânes du chef kanak lié à la révolte de 1878 et de son sorcier a été dévoilée ce vendredi 25 juin, au lieu-dit Winrinha de Fonwhary, entre La Foa et Farino.
En souvenir de Gally-Passebosc
Des moments marquants et des paroles fortes ont égrené la matinée, dédiée au souvenir du guerrier et de son "dao", "maître de la magie". Mais ils n’ont pas été les seuls dont la mémoire a été honorée.
Hommage a été rendu au lieutenant-colonel François Gally-Passebosc, officier supérieur tué lors de la révolte de 1878 qu'a portée Ataï. Un dépôt de gerbes a eu lieu au monument qui lui est dédié, au centre de La Foa.
A la mémoire des soldats et colons tués
Un autre s’est fait au monument des pionniers situé dans le parc du village, puis un troisième à la brigade de gendarmerie, en mémoire des soldats et des colons morts lors de l’insurrection. Toutes les délégations se sont ensuite revues, à Fonwhary, à la bifurcation de la route qui mène à Farino.
Sept ans après le retour d'Ataï
Sur place, les représentants de l’Etat, du gouvernement, de la province Sud et du Sénat coutumier, les maires du secteur, les coutumiers du pays Cîrî et de Canala, la Fondation des pionniers… C’est là qu’a eu lieu la cérémonie de la première pierre. Et que le futur mausolée doit recueillir les restes d’Ataï et de son sorcier, restitués par l'Etat en 2014.
Le vœu de voir revenir les expulsés
Le grand chef Bergé Kawa a émis un vœu lors de son discours de ce vendredi. Que les représentants des différentes instances se réunissent à La Foa afin d’examiner les conditions techniques, juridiques et coutumières d’un retour de toutes les personnes originaires du pays Cîrî. Personnes qui ont été expulsées partout dans le pays.
Le reportage de Brigitte Whaap et Philippe Kuntzmann :