Le 12 septembre, l’école catholique de Saint-Louis va se déplacer aux Dauphins du Vallon-Dore. Le 29 août, c’est elle qui recevait toute la maternelle du Sud Mont-Dore. Un échange scolaire à la fois près, et loin.
Pas évident de garder calmes bien longtemps environ 150 enfants dont les plus jeunes ont à peine trois ans. Surtout pendant des échanges de coutume. Mais jeudi 29 août, dans la grande case de Saint-Louis, ils ont tous fait de leur mieux. La quarantaine d’élèves scolarisés à l’école catholique de la mission, et les quelque 130 maternelles des Dauphins venus leur rendre visite. Il faut croire que le moment était vraiment spécial.
Différents
Bien des choses séparent ces deux établissements du Mont-Dore. L’un est privé et l’autre, public. L’un est associé à une tribu, l’autre a des effectifs hétérogènes. L’un se trouve à un endroit qui a une réputation exécrable et voit ses classes fondre au fil des ans. L’autre se situe dans cette partie Sud qui fait les frais des problèmes récurrents sur la route à hauteur de Saint-Louis.Initié par les Dauphins
Voilà qui donne du sens au rapprochement de cette année. Le jeudi 29 août, la maternelle du bord de mer s’est déplacée sous les montagnes de Saint-Louis, avec tout son personnel et plusieurs parents. Et le jeudi 12 septembre, l’école de Saint-Louis est attendue au Vallon. Une initiative qui vient des Dauphins.Pour faire vivre la culture kanak de l’intérieur, il fallait que les enfants soient en immersion.
- La directrice des Dauphins
Tout un projet culturel
Ils ont élaboré un projet culturel spécial pour l’année 2019. «C’est la mise en œuvre du projet éducatif calédonien dont l’ambition est d’ancrer l’école dans son environnement», résume la directrice Manuéla Quirici. «Nous avons réfléchi à la façon de montrer aux enfants les différentes cultures océaniennes.»L'idée d'une correspondance
Les demi-pensionnaires de la maternelle ont appris à danser un suamako wallisien. Des élèves de la chorale ont répété un chant vanuatais. Les enfants ont été initiés à des œuvres d’art, des contes, des saynètes, des danses, de la vannerie… «Enfin, nous nous sommes dit que pour faire vivre la culture kanak de l’intérieur, il fallait que les enfants soient en immersion, poursuit la directrice. Et pourquoi aller loin, alors qu’il y a une tribu tout près que les gens connaissent finalement très peu ? D’où l’idée d’établir une correspondance scolaire avec l’école de Saint-Louis.»Montrer une image positive de l'école de Saint-Louis, où l'équipe pédagogique est au fait des changements de l'école calédonienne
- La directrice des écoles catholiques du Mont-Dore
Rencontre
«J’ai sauté sur l’occasion», explique Isabelle Stentz, directrice des deux écoles catholiques du Mont-Dore. «C’est la rencontre de deux écoles, de deux enseignements, et autour des fondamentaux de la culture kanak. C’est surtout montrer une image positive de l'école de Saint-Louis, où l'équipe pédagogique est au fait des changements de l'école calédonienne.» Les deux classes de la mission se lancent dans l’aventure. L'une réunit 22 enfants, des trois sections de maternelle. L’autre, seize élèves, du CP au CM1 ! La mairie va participer également.Les gens connaissent Saint-Louis en mal, mais pas trop en bien. C'est l'occasion.
- Une maman d'élève de Saint-Louis
Découvrir une tribu tout petit
«Avant de correspondre loin de chez nous, comme la Nouvelle-Zélande, pourquoi ne pas correspondre avec des enfants tout près?», renchérit Dorine Gnibekan. Elle est secrétaire dans l’APE de Saint-Louis qui s’est démenée pour recevoir et nourrir toute la délégation. «On est très contents d’avoir reçu les Dauphins. Ils voient tout petits comment c'est, la tribu. Les gens connaissent Saint-Louis en mal, mais pas trop en bien. C'est l'occasion.»Des appréhensions
Pour tout dire, la rencontre entre deux mondes qui ne se croisent pas trop d’habitude ne s’est pas faite sans appréhensions. Dans les deux écoles, certains étaient impressionnés, parfois craintifs, et pas que les enfants. «C'était intéressant de pouvoir échanger avec d'autres écoles et surtout de pouvoir entrer dans Saint-Louis, qui n'est pas toujours accessible», commence une maman d'élève des Dauphins.Je ne voulais pas y aller, j'avais la trouille qu'il arrive quelque chose. J'ai été agréablement surprise.
- Une maman d'élève des Dauphins