Crise en Nouvelle-Calédonie. Toujours de grandes difficultés pour réapprovisionner le Mont-Dore sud

Une barge de ravitaillement au Mont-Dore.
Si les familles du Mont-Dore sud rencontrent au quotidien beaucoup de difficultés pour circuler, les commerçants ne sont pas épargnés. La mairie n'est désormais plus soutenue par la Nouvelle-Calédonie pour financer les barges alimentaires. Les petites structures, de leur côté s'organisent, du mieux qu'elles peuvent, pour réapprovisionner leur magasin. Des conditions exceptionnelles qui entraînent un surcoût sur certains produits.

Depuis le début de la crise, la Ville du Mont-Dore et le Port autonome de Nouvelle-Calédonie ont mis en place un transport maritime spécial pour le ravitaillement à destination des professionnels du secteur sud de la commune.

1,5 million de francs par semaine

Mais le contexte a changé depuis cette semaine, les barges alimentaires ne sont plus cofinancées par la Nouvelle-Calédonie. " La Nouvelle-Calédonie nous a envoyé un courrier pour nous dire qu'elle se retirait de ce cofinancement. Donc la ville a été obligée de reprendre à son compte ce financement pour éviter une rupture logistique alimentaire sur le Mont-Dore sud. Désormais, nous allons financer ces barges pour environ 1,5 million de francs par semaine", détaille Olivier Berthelot, adjoint au maire de la ville du Mont-Dore.

Trois barges alimentaires par semaine

Pour autant, ce n'est pas parce que la ville cofinance ces barges avec les magasins, qu'elle a la main sur la logistique. "Il peut y avoir des barges annulées, ou des produits qui ne sont pas chargés. Ca c'est la cellule de crise de la Nouvelle-Calédonie qui gère. Nous, la ville, on va s'occuper des infrastructures portuaires, c'est-à-dire des ouvrages qui permettent de réceptionner ces barges au mieux. On est aujourd'hui sur une fréquence d'environ trois barges alimentaires par semaine."

700 bouteilles de gaz depuis sept semaines

Parmi les difficultés majeures : le gaz. "Depuis le début de la crise, on a eu environ 700 bouteilles de gaz qui ont été livrées, pour une population d'environ 12 000 personnes. On appelle vraiment la cellule de crise à faire des efforts pour que le Mont-Dore puisse recevoir beaucoup plus de gaz." 

Pas d'augmentation sur les prix contrôlés

De leur côté, les petits commerçants du Mont-Dore Sud tentent de s'adapter tant bien que mal à cette crise qui s'installe dans le temps. Ericka est gérante depuis trois ans au Comptoir du Mont-Dore. "C'est très, très difficile, on se débrouille au mieux par nos propres moyens. Ma cogérante est sur Nouméa. Elle va récupérer les marchandises, passer les commandes directement. Elle les envoie au bateau, quelques fois on a des barges qui sont mises à disposition. Mais la plupart du temps on a dû louer des navettes privées pour nos marchandises, avec un coût supplémentaire évidemment.

Conséquence, ces charges exceptionnelles pèsent sur les prix des marchandises en magasin. "Ça ne se répercute pas sur tous les prix, car nous respectons les prix contrôlés. Mais ce n'est pas évident non plus."

Pas de barge réfrigérée

Autre problème, ces moyens de transport de "fortune" ne permettent pas de charger certaines marchandises. " Au niveau du surgelé, on a beaucoup de mal. Il n'y a pas de barge réfrigérée ou de conteneur réfrigéré, ce qui est dommage. Donc on privilégie surtout le sec et les produits de première nécessité."

"Moins de soutien que les grandes surfaces"

Des petits commerçants qui se sentent isolés et abandonnés. "Je trouve qu'on n'est pas si aidé que ça, comparé aux grandes surfaces de la place qui reçoivent une barge pour elles toutes seules. Je crois qu'on va vivre comme ça encore un bon moment. On essaye de garder espoir, mais pour nous les Mondoriens, ça se fera toujours que par bateau. On n'a pas le choix."

Des commerçants résignés en attendant que la situation s'améliore.