Environnement : le drone utilisé comme outil de revégétalisation

C'est inédit en Nouvelle-Calédonie : un lâché de graines de plantes endémiques a été réalisé à l'aide d'un drone pour revégétaliser des zones abîmées par l'activité minière. Première mission, du côté du Mont-Dore.

C'est un véritable jardinier volant qui s'est récemment élevé au dessus du Mont-Dore. L'engin en question est composé d’un drone super puissant et d’un épandeur rotatif. Sa mission : larguer des graines ou plutôt des granulés sur des zones à révégétaliser. Pour cette première opération, plusieurs types de graines ont été sélectionnés. Elles ont été séparées en trois groupes.

"On a par exemple tout ce qui est Cyperaceae, sortes d'herbes, de maquis. Après, on a un groupe avec tout ce qui est arbuste, et un troisième, c'est tout ce qui est gaïac, des choses assez rustiques qui vont bien marcher" explique Pierric Gailhbaud, botaniste. Les graines sont séparées de façon à ce qu'elles n'atterrissent pas toutes au même endroit. "Pour donner un aspect naturel au final", précise le botaniste.

Pour cette grande première, six sacs de 2,7 kilos, correspondant à autant de lâchés, ont été préparés. Avec Eric et Gill, les pilotes du drone, l'équipe détermine en amont les différents points de largage. L'altitude pour semer est estimée entre 20 et 30 mètres. "Une fois que nous, on est sur zone, on détermine l'altitude à laquelle on se place et c'est Pierric qui déclenche le largage de graines", explique Gill Chabaud, pilote de drone. Grâce à la caméra de retour, l'équipe peut vérifier que l'épandeur largue directement les graines.  

Une technique complémentaire

Le premier lâché a été un succès : le drone et l’épandeur ont bien largué les graines sur la zone visée, à savoir une ancienne décharge de mine, très difficile d’accès. "La technique du drone ne vient pas remplacer une technique existante, mais elle vient vraiment en complément, parce qu'on utilise les mêmes semences... Par contre, on va s'ouvrir des nouvelles surfaces à revégétaliser sur des zones inaccessibles. Par exemple des zones trop pentues, trop dangereuses pour l'homme" indique Thomas Leborgne, chargé de mission pour le Fonds nickel.

Pierric, le botaniste, reviendra sur site dans trois, six et douze mois pour surveiller la croissance des plantes. Si elle est efficace, la technique pourrait se généraliser, accélérant ainsi la revégétalisation des sites miniers. Soit environ 20 000 hectares du Nord au Sud de la Grande terre.  

Le reportage de Caroline Antic-Martin et Carawiane Carawiane à découvrir