Le feu du Grand Sud n'a pas fini de brûler

Le dimanche 2 décembre au feu des Bois du Sud.
Malgré les moyens au sol, deux bombardiers d'eau et des pompiers héliportés sur le relief, l'incendie qui s'est déclaré vendredi dans le secteur des Bois du Sud, au Mont-Dore, a continué à sévir ce dimanche. La surface brûlée a été réévaluée à environ 250 hectares. Le plan Orsec 2 reste d'actualité.
Les deux hélicoptères bombardiers d’eau ont repris leurs rotations à 6h30, ce dimanche, et toute la journée, ils se sont relayés pour éteindre les flammes qui ravagent une partie du Grand Sud, côté Mont-Dore. Au sol, les pompiers communaux, ceux de la sécurité civile et les agents de la province dépêchés en renfort ont continué eux aussi à lutter. Comme ces deux derniers jours.
 

Un détachement héliporté

Mais un dispositif particulier a été ajouté aujourd’hui, avec la mise en place du plan Orsec feu de forêt de niveau 2: douze personnels de la sécurité civile ont été héliportés vers les points les plus hauts des incendies.
Le reportage radio de Jeannette Peteisi. 

«Mettre des hommes sur les montagnes»

Le chef de corps du Mont-Dore faisait le point dans l’après-midi. «Le flanc gauche est maintenant complètement terminé, décrivait l’adjudant-chef Jean-Louis Marlier. Il est toujours surveillé. L’avant du feu a été stoppé de justesse hier. On s’est focalisés sur les hauteurs et sur les hauteurs, on a été obligés de faire appel à des spécialistes de la sécurité civile puisque seuls, les hélicos ne pourront pas éteindre le feu: il faut absolument mettre des hommes sur les montagnes.»
 

Penser sur la durée

Il faut aussi veiller à tenir sur la durée, ajoutait l’officier mondorien: «Si les moyens ne semblent pas suffisants, il faut penser que demain, ce ne sera peut-être pas les mêmes parce qu’ils seront fatigués et il faut pouvoir tenir des jours et des jours de cette façon-là.»
A l'entrée de l'aire provinciale des Bois du Sud.
 

Effet du vent

Une trentaine de personnes étaient mobilisées aujourd'hui pour éteindre cet incendie qui a pris vendredi dans le secteur des Bois du Sud, cette aire protégée de la province Sud située non loin du parc de la rivière Bleue. «En raison du fort vent hier en fin d’après-midi, des sautes de feu ont fait évoluer l’incendie vers les reliefs», resituait ce matin Eric Backès, le directeur de la sécurité civile. 
  

Plantations de kaoris

Parmi ces combattants du feu, des agents de la rivière Bleue et quatre civils de Sud Forêt. La société d’économie mixte dédiée au reboisement gère quarante hectares de plantations… et en a déjà perdus une dizaine dans l’incendie. Des kaoris endémiques au Sud de la Calédonie. «C’est triste», réagit le directeur, Ricardo Pinilla Rodriguez. «On a déjà perdu quelques hectares de plantations mais ce qu’on est en train de perdre derrière, ça n’a pas de prix. C’est vraiment dramatique.»
 
La société Sud Forêt en renfort au sol, le dimanche 2 décembre.
 

Surveiller les foyers 

Les agents de Sud Forêt ont été chargés d’une double mission: surveiller ces surfaces plantées ainsi que les Bois du Sud. Mais aussi «essayer de contrôler aujourd’hui, demain et les jours à venir tous les feux naissants et les foyers qui redémarrent parce qu’avec le vent, et l’absence de pluie, c’est très compliqué.»
 

Une «Forêt cachée» à préserver

Ce dimanche en fin de journée, la sécurité civile a revu à la baisse le bilan des dégâts: «après relevé de terrain», elle estime qu’environ 250 hectares de végétation ont brûlé depuis vendredi. A 15 heures, l'incendie toujours actif produisait beaucoup de fumée. Il restait combattu aussi bien au sol que par les deux hélicoptères bombardiers d'eau. Priorité affichée: limiter l'impact sur l'environnement et préserver la réserve naturelle de la «Forêt cachée», qui regorge d’essences endémiques. Le dispositif d’intervention héliportée doit être reconduit ce lundi. 

Le reportage télé de Sylvie Hmeun.
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