L'école des petits chefs, sauce indonésienne

L’Association Indonésienne de Nouvelle-Calédonie organisait son premier cours de cuisine pour les enfants ce samedi. Une opération dont l’objectif est de permettre aux jeunes de se réapproprier leurs traditions culinaires.

Le regard est concentré pour éviter de se couper les doigts. Esaia fait partie des six premiers stagiaires des cours de cuisine du Foyer Indonésien de Robinson. « Je coupe des carottes en lamelles. Il faut être minutieux mais c’est très compliqué mine de rien », commente le jeune garçon. 

Ce passionné de l’art culinaire d’Asie du Sud-Est, espère en apprendre d’avantage. « La cuisine javanaise me plait. J’adore le goût, les bons petits plats et le pays. J’aimerais un jour faire le métier de cuisinier si c’est possible », lance l’apprenti cuistot.

Je coupe des carottes en lamelles. Il faut être minutieux mais c’est très compliqué, mine de rien.

Esaia

 

A l’extrémité de la table, Célia et Cyrielle épluchent oignons, ail et persil. Ces ingrédients serviront à la préparation du Bami. Les deux jeunes filles s’appliquent. Ces cours laissent apparaître une réelle envie pour chacune d’elle de se réapproprier ses traditions qui font partie de la culture Indonésienne. « Je suis curieuse de nature. Ce sont mes parents qui m’ont proposé de m’inscrire. Et j’ai sauté sur l’occasion », confie l’adolescente, « En découvrant la cuisine indonésienne, je découvre mes origines. Il est vrai que ces traditions se perdent. Ces cours sont donc très intéressants. »

Bami revisité

Le Bami, façon Mi Goreng. Un plat typiquement indonésien, qui au fil des années, a été revisité avec l’apport du vermicelle« Aujourd’hui, tout le monde fait du Bami avec du vermicelle alors qu’en Indonésie, on le fait avec des Mi Goreng », assure Marie-Christine Paiman, en charge des cours de cuisine traditionnelle, « après on trouve plusieurs variantes, avec des fruits de mer et du porc », précise-t-elle.

Depuis son installation sur les hauteurs de Robinson, le Foyer Indonésien ne cesse d'œuvrer pour la préservation de ses us et coutumes. Pour cela, plusieurs initiatives ont été lancées, comme l’apprentissage de la langue, la confection d’instruments de musiques traditionnelles et la danse. « On constate aujourd’hui que de plus en plus de jeunes s’intéressent à la culture indonésienne », indique Thierry Timan, le président de l’Association Indonésienne de Nouvelle-Calédonie, « ils souhaitent réapprendre cette partie de la culture oubliée ». 

On constate aujourd’hui que de plus en plus de jeunes s’intéressent à la culture indonésienne.

Thierry Timan, président de l'association

 

Cette première initiation à la confection de mets indonésiens a tenu toutes ses promesses. Et l’engouement des jeunes cuistots pousse l’Association du Foyer Indonésien à reconduire prochainement l’opération.

 

Le reportage de Cedrick Wakahugneme avec les cuisiniers en herbe