Aucune constatation n’a pu être faite dans la tribu depuis la mort lundi de Ramon Noraro à Saint Louis. Mais le procureur de la République en a dévoilé ce mercredi un peu plus sur les faits. Le tireur a agi seul excédé par des intimidations et des provocations.
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Une guerre de pouvoir
Il est 23h30 dimanche 18 décembre lorsque Ramon Noraro et ses comparses se rendent au domicile du tireur présumé.
Il lui reproche de ne pas s’associer aux exactions et de ne pas se rendre sur les barrages de St Louis. Le ton monte. Tirs, tentatives d’incendies, dégradations de biens et coups sont échangés.
Plus tard dans la nuit, Ramon Noraro et l’un de ses comparses reviennent au domicile du tireur présumé. La situation dégénère. Ramon Noraro est alors abattu d’une balle de calibre 12 qu’il l’atteint dans le cou. Son comparse est touché aux jambes alors qu’il tente de prendre la fuite.
« Le mort de ce week end », estime Alexis Bourroz, le procureur de la République, « c’est l’illustration finalement d’une guerre que se mènent sinon des bandes, en tous cas des éléments qui sont rivaux, dans une logique de conquête de terrain que j’assimile aux règlements de compte qu’on a à Marseille, de conquête et de prise de pouvoir sur le territoire. »
Le tueur mis en examen pour meurtre et tentative de meurtre
Après négociations, l’auteur du coup de feu s'est rendu. Présenté ce mercredi matin au juge d’instruction, il est poursuivi pour meurtre et tentative de meurtre. Le mis en cause dit avoir agi en état de légitime défense.
« En tous cas, pour le 2ème épisode, il n’était pas, très clairement, en action de légitime défense lorsqu’il tire sur un homme qui part en courant » explique Alexis Bourroz, « Pour autant, il est évident qu’il était victime de violences et de provocations. L’instruction permettra de faire le tour de cette affaire. »
Des personnes toujours recherchées
A ce stade de l’enquête, 4 à 6 personnes dont des mineurs sont activement recherchées par les forces de l’ordre pour leur implication dans cette affaire ainsi que pour d’autres évènements toujours en lien avec Saint Louis.
« Ils sont impliqués non seulement dans les tirs de lundi puisque les forces de l’ordre sont intervenus et ont essuyé des tirs », poursuit le procureur, « mais également sur tous les méfaits qui ont pu être commis depuis le 29 octobre. Nous sommes à leur recherche, nous n’avons pas d’idée pour le moment et il est évident que nous avons besoin de l’aide de tout le monde pour les retrouver, en incitant toutefois à la plus grande prudence puisqu’il s’agit de personnes un peu jusque-boutistes et il ne faut surtout pas s’improviser justicier. Il faut faire appel aux services de gendarmerie pour intervenir. En tous cas, ce sont des gens qui sont armés et potentiellement dangereux. »
Pour l’instant, aucune constatation n’a pu être faite au sein de la tribu. L’enquête se poursuit et devra faire toute la lumière sur cette affaire.
Selon le procureur, les individus les plus dangereux sont désormais hors état de nuire.
Les autorités sont plus que jamais déterminées à mettre la main sur les derniers délinquants.