Après un développement rapide de quartiers comme Boulari, la commune marque un peu le pas. Certains des habitants de la zone Sud ont le sentiment d'être les oubliés de ce développement. Pour les années à venir, les défis à relever sont nombreux. Parmi eux, l'environnement et l’assainissement.
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Le problème des eaux usées
Avec plus de 60 % de la population concentrée entre Yahoué et Boulari mais aussi entre mer et montagne, l’urbanisation de la commune a atteint certaines limites. Environnementales notamment. Ainsi cette station d’épuration dernier cri ne traite qu’une infime partie des eaux usées.« Pour l’instant, il n’y a que les bâtiments neufs qui envoient leurs eaux usées dans cette station d’épuration, toutes les anciennes constructions rejettent toujours dans l’espace naturel, dans les mangroves et dans le lagon » se désole Jacky Mermoud, militant de l’association Ensemble pour la planète.
Le long du littoral on dénombre des dizaines d’arroyos qui déversent les eaux usées des personnes qui vivent en amont. Pour nombre d’entre eux, l’écoulement des eaux vers la mer ne se fait même plus. Des eaux stagnantes à la composition chimique détonante.
« Il y a beaucoup de bactéries, des entérocoques, des coliformes fécaux, des escherichia coli… » dénonce Jacky Mermoud, feuille d’analyses à l’appui.
Le Sud de la commune se sent oublié
Boulari véritable centre-ville polarise tous les services et autres commerces de proximité de cette commune de 27 620 habitants. Un modèle de développement né d’une volonté politique qui aujourd’hui attire toujours plus de populations.« Les populations auxquelles on s’adresse, c’est des populations qui ont des ressources modestes. La moitié des familles demandeuses ont des ressources inférieures à un SMG, et leur préoccupation première, c’est être à proximité des transports, des commerces, des services, et donc il est important de répondre à cette demande » explique Jean-Marc Burette, directeur de clientèle de la SEM Agglo. « Et effectivement, la zone de Boulari peut être attractive en ce sens. »
Vu de l’autre côté de la commune le constat est teinté d’amertume :
« Il y a Boulari qui est apparemment la capitale du Mont-Dore, et puis il y a les autres, nous, le Mont-Dore Sud » regrette Jean-Jacques Locker, le président de l’association Citoyen Montdorien.
Le Mont-Dore Sud, longtemps considéré comme un lieu de villégiature pour citadins privilégiés, a perdu de son attractivité.
Pour les membres de cette association de riverains, entre aléas de transport et insécurité, s’est installé un sentiment d’abandon.
« Nous, en tant que commerçants, on a également besoin d’être rassurés par rapport à une politique générale » confie Frédéric Duclos, restaurateur. « Mais ce que l’on souhaite aussi, c’est avoir justement par rapport à ces difficultés des aides pour développer nos entreprises et pouvoir donc fonctionner normalement ».
La circulation
Mont-Dore, commune coupée en deux. L’enjeu pour les municipales et au-delà c’est bien sûr d’assurer la libre circulation des citoyens. Mais également de fluidifier un axe routier plus qu’encombré. Condition indispensable au développement économique pour tous.Le reportage de Bernard Lassauce et Christian Favennec
MONT-DORE - MUNICIPALES 2020