Saint-Louis : une voie de contournement de plus de 60 milliards à l'étude

Projet de voie de contournement au Mont-Dore.

C’est un véritable serpent de mer. Au Mont-Dore, le vieux projet d’une voie de contournement de la route de Saint-Louis refait surface. Il vise à éviter les problèmes d’insécurité sur la RP1, mais peine à voir le jour. 

Des habitants du Mont-Dore étaient réunis mardi soir, à la salle des communautés du vallon-dore. Tous ont répondu à l’appel de l’association Citoyens mondoriens. Plus de 300 personnes y ont découvert les conclusions d’une nouvelle étude commandée par la province sud, pour contourner la route longeant la tribu de Saint-Louis. Un axe routier toujours redouté, car régulièrement en proie aux violences.

Viaduc de plus de 4 km

Pour pallier la situation, la solution d’un viaduc de 4 km entre la pointe Babin et la Coulée se dégage. "Il y a un problème de caillassage, que ni les coutumiers, ni les gendarmes n'arrivent à régler. Il faut faire autrement mais aussi développer le Mont-Dore, car depuis trente ans, on est les oubliés de la Calédonie", lance Florent Perrin, président de l’association Citoyens mondoriens.

Ce nouveau pont, faciliterait la vie quotidienne d’au moins 15 000 mondoriens du sud. Coût estimé : environ 60 milliards de francs CFP, soit 10 fois le budget de la commune. Au sein du conseil municipal, ce projet ne fait pas l’unanimité. "Est-ce que créer un tel ouvrage va permettre de résoudre les problèmes de délinquance?", s'interroge Romuald Pidjot, élu indépendantiste et membre de l’opposition à la mairie du Mont-Dore.

"D’autre part, on a constaté qu'avec les marchés, les journées du patrimoine, ou des raids, on a vu baisser les chiffres de cette délinquance (….) donc nous on préconise d’investir sur les hommes plutôt que sur des tels ouvrages, qui de part leurs coûts sont utopiques", poursuit l'élu indépendantiste.

"Pour avoir accès aux financements, il faut que le territoire reste dans la France"

De son côté, Nina Julié, conseillère municipale "Générations Mont-Dore", soutient le projet, à condition que le territoire reste dans la France. "Comme on est dans une période instable, il est compliqué d’aller défendre un projet au niveau européen, quand on n'a aucune certitude sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Nous on défend cette route, on pense qu’elle est nécessaire. Maintenant, pour avoir accès aux financements, il faut que le territoire reste dans la France et reste dans l’Europe".

Ce dossier à la fois politique, social et économique, sera prochainement soumis à la réflexion d’un groupe de travail avec les chefferies de Saint-Louis, des habitants du Mont-Dore sud et la municipalité. Quelle que soit la solution retenue, dix années seront nécessaires, à la construction d’une éventuelle nouvelle route.

Le reportage de Loreleï Aubry et Cédric Michaut :