La Coulée devrait recevoir de moins en moins de particules fines en provenance de la mine Olympia. Celle-ci a été exploitée de 1970 à 1974 avant d’être abandonnée. On avait extrait ici plus de 150 000 tonnes de minerai, et puis plus rien. Reste juste les séquelles de l'extraction.
C’était avant qu’une réglementation impose la fermeture propre des mines après exploitation. La province Sud avait effectué au début des années 2000 un remodelage des talus pour créer de nouvelles pentes afin de stabiliser les sols.
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La Coulée, le plus gros chantier de revégétalisation
"Le Fonds nickel est revenu en 2023 sur ses anciennes plantations. Un état des lieux a été fait, [qui montrait] qu'elles étaient insuffisantes pour retenir toutes les particules fines générées par la mine, explique Léna Payandi, chargée d'études techniques au Fonds nickel. Donc on a refait une grosse plantation, qui est aujourd'hui d'ailleurs notre plus gros chantier de revégétalisation. On a mis 65 000 plants en terre, environ 25 espèces différentes, entre fin 2023 et aujourd'hui."
Une tâche colossale effectuée en une année seulement par la société partenaire du Fonds nickel. Car la revégétalisation du site s’est poursuivie pendant les émeutes : les cinq salariés de l’entreprise, dont le siège se trouve à Boulouparis, ont ainsi pu conserver leur emploi.
Une mission qui a continué pendant les émeutes
Ce sont aussi les compétences en réhabilitation minière qui ont été préservées au sein de cette équipe spécialisée dans les restaurations écologiques et la collecte de graines. Chaque jour, ils ont effectué trois heures de trajet aller-retour sur la piste pour mener leur mission à bien.
"L'entreprise nous a proposé de mettre nos bosquets là, et donc ça consiste à mettre du paillage partout sur une surface", détaille Léna Payandi. "Et le paillage ça leur permet de garder l'humidité, précise Lisa Bouacou, gérante de l'entreprise Moku, de Boulouparis. On en met beaucoup au départ, parce qu'avec le vent, il faut que ça puisse rester un bon moment. Car la plante, c'est au bout de trois à six mois qu'on pourra dire que ça y est, elle a commencé à s'adapter au terrain."
Plus de 530 sites miniers encore concernés
Une érosion freinée, une gestion des eaux maîtrisée et une plantation à grand échelle qui ont permis à une étudiante de l’université, en stage au Fonds nickel, de prolonger l'enseignement dispensé en cours.
"Ça a été vraiment complémentaire pour ma formation parce que tout ce que j'ai vu avec eux, je ne l'ai pas vu en théorie en cours. Donc ça a été totalement nouveau, pour Marion Munoz, étudiante en deuxième année de Deust Géosciences appliquées, mines, eau et environnement à l'UNC. J'ai appris sur le terrain, et ça continue... Est-ce que ça a été un déclic pour me dire 'je ferai ça plus tard', je n'en sais rien, mais j'aime beaucoup ce que je fais avec eux au Fonds nickel."
Ici on a donné un coup de pouce à la nature pour mieux fixer les sols et réorganiser l’écoulement des eaux, sur un site qui a souffert de l’exploitation minière, mais aussi des grands incendies. Il faudra encore intervenir pendant au moins deux années pour s’assurer des résultats attendus de la revégétalisation. Plus de 530 sites miniers auraient besoin d’une intervention de ce type sur le territoire.