Réhabilitation des sites miniers : le Fonds nickel en action depuis 10 ans

Créé en mars 2009, le Fonds nickel affiche dix années d’action de terrain en Nouvelle-Calédonie. Destiné à donner vie aux principes énoncés dans le Schéma de mise en valeur des richesses minières, il intervient sur l’ensemble des zones concernées par le nickel.
Le Fonds nickel, crée sous la forme d’un établissement public administratif, est investi de deux objectifs : soutenir les secteurs de la mine et de la métallurgie en cas de crise (mise en oeuvre de chantiers de réhabilitation, prise en charge des cotisations sociales…) et, hors période de crise, assurer la réhabilitation des zones dégradées par les activités minières passées. 
 

Gestion partagée

Géré par un conseil d’administration de 16 membres issus des institutions civiles et coutumières, des entreprises de la mine, de la métallurgie et des sous-traitants, et des associations environnementales, le Fonds nickel fonctionne grâce au reliquat de l’ancien dispositif (le Fonds pour le soutien conjoncturel au secteur minier) et le produit de la redevance superficiaire annuelle réglée par les titulaires de concessions. 
Revégétalisation à Bangou
 

Programme d’intervention

Pour permettre une intervention organisée du Fonds nickel, un programme pluriannuel de réhabilitation est né du recensement des sites à réhabiliter réalisé dans les premières années d'existence du Fonds.
La liste est longue : 530 sites et 245 creeks demandaient une intervention plus ou moins urgente. 
Intervention du Fonds nickel sur le site de la mine Bien Jouée à Païta
 

1,7 milliard

A l’heure actuelle, une soixantaine de sites dégradés a été réhabilitée par le Fonds nickel pour 1,7 milliard de francs d’investissement, financement supporté à  70 % par le Fonds nickel. 
Un chantier d'insertion sur la mine Bien Jouée à Païta
 

Panser les plaies

S’il a vu le jour dans un contexte de crise, le Fonds nickel permet, dans son fonctionnement courant, de panser les plaies d’une activité minière autrefois non encadrée. Les stigmates sont en effets profondes dans le paysage calédonien, sur les différents sites désormais abandonnés par les engins, mais aussi plus bas, dans les vallées, dans les lits des creeks et leurs environs. 
Depuis le site Président Brisson au Mont-Dore
 

Gestion des eaux

Sur la plupart des interventions, la gestion des eaux est un dossier majeur. A Houaïlou, sur la mine Bel Air dont l’exploitation s’est achevée à l’aube des années 1970, le Fonds nickel est intervenu pour limiter le phénomène d’érosion et permettre la décantation des eaux de ruissellement avant leur rejet dans le milieu naturel. Même démarche à Païta sur la mine Bien Jouée, exploitée à partir de 1975. Réguler l’écoulement et récupérer les particules fines en suspension dans l’eau étaient des enjeux majeurs. 
Seuils de bois sur la mine Bien Jouée à Païta
 

Révégétalisation

S’en suit la revégétalisation avec, à Houaïlou, 9 000 m2 d’ensemencement manuel et plus de 3 000 m2 de semis hydraulique. Aujourd’hui, la tribu de Gouareu, en bord de Néaoua, ne craint plus d’inondation ou de coulée de boue. A Païta, un chantier d’insertion apprend aux habitants de la tribu de Bangou toutes les techniques : réensemencement naturel, enrichissement des sols… Des travaux qui ont ramené une eau potable et canalisée aux habitants. 
Le curage de la Néaoua à Houaïlou, tribu de Gouareu.
 

La nature reprend ses droits

Au Mont-Dore, l’exploitation du site du Président Brisson a cessé depuis 60 ans. Le Fonds nickel a permis de remodeler les lieux pour revégétaliser et laisser ensuite la nature agir de manière autonome. A Dumbéa, Koé Les Barbouilleurs, site pilote du Fonds, voit désormais les espèces réintroduites prendre leurs aises. 
Revégétalisation sur le site Président Brisson au Mont-Dore
 

Au secours des cours d’eau

A Thio - 3 000 hectares dégradés sur la commune, soit 15 % des surfaces dégradées à l’échelle de la Nouvelle-Calédonie - en contrebas du Camp des Sapin toujours en exploitation par la SLN, le Fonds nickel est intervenu sur la Nakalé, cours d’eau dont dépendent deux tribus.
La section d’écoulement a été dégagée pour limiter au maximum les inondations et, plus bas, un radier permet la circulation entre le village et la tribu de Saint-Paul. 
La rivière Nakalé, à Thio

Aujourd’hui, les sociétés minières ont l’obligation de fermer proprement leurs mines après exploitation.

Jean-Sébastien Baille, le directeur du Fonds nickel, était l’invité du JT du 10 août 2020 : 
©nouvellecaledonie

Retrouvez les reportages d’Erick Dufour et Nicolas Fasquel : 

A Houaïlou : 
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A Bangou : 
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Au Mont-Dore et à Dumbéa : 
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A Thio :
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