Un bâtiment lumineux d'environ 700 m2, rénové et réaménagé, avec vue imprenable sur la grande rade de Nouméa. L’ancienne gare maritime des caboteurs, à Nouville au bout du Port autonome, a été choisie pour accueillir la Station N.
Quelle vocation ?
L'endroit a pour vocation de réunir les acteurs du numérique calédonien, aussi bien locaux qu'internationaux, pour créer une synergie, favoriser les échanges mais aussi soutenir les initiatives et l’innovation. César Delisle préside la French Tech NC, qui regroupe localement une cinquantaine de start-ups. Il sera l’un des premiers à s’y installer.
"La Station N est un lieu où on va pouvoir se rassembler, montrer les savoir-faire que nous avons en Nouvelle-Calédonie et rayonner", salue-t-il. "C'est un réseau social physique, dans le sens où ça doit permettre d'être mis en relation avec un guichet unique des différentes institutions, les banques, les investisseurs. Tout ce qui contribue au développement de l'écosystème des start-ups."
Il est important de rendre visible cette typologie d'entreprises et de les fédérer. Qu'on puisse montrer qu'il s'agit d'un vrai potentiel de croissance, d'une vraie richesse pour la Nouvelle-Calédonie. Une richesse qui nécessite un soin particulier.
César Delisle, président de la French Tech NC
Pourquoi ce nom ?
Le nom s'inspire de la célèbre station F parisienne, qui regroupe l’un des plus grands campus de start-ups au monde. Ici, c'est un "N comme Nouvelle-calédonie, Nouméa, Nouville et Numérique", décrypte le gouvernement. Vitrine du milieu de la tech et du numérique, la Station N ambitionne de devenir l’un des principaux pôles d’innovation de la région Pacifique.
A l'inauguration de la Station N, le reportage de Titouan Moal
Que pèse l'économie numérique ?
En Calédonie, l'économie numérique représente 2 à 3 % du PIB et se traduit par une cinquantaine de start-ups.
C'est quoi, "tech for good" ?
L'inauguration de la station, jeudi 10 mars, s'est faite en présence de Vaimu’a Muliava, membre du gouvernement chargé de la transformation numérique, et de Christopher Gygès, qui a le portefeuille l’économie numérique. Il explique le concept de "tech for good", censé guider les missions de la Station, à Dave Waheo-Hnasson et Nicolas Fasquel :
L'appel à projets qui a été lancé en ce sens a recueilli, selon l'élu, cinquante candidatures, "ce qui est énorme pour un territoire d'outre-mer. Dont deux émanant de Polynésie. Remise des prix en avril.
Tech for good, c'est réconcilier la tech et l'intérêt général pour la population.
Christopher Gygès, membre du gouvernement
Quel calendrier ?
L'emménagement progressif des "résidents" sur le site est prévu au mois d'avril. Les différents services proposés devant ouvrir peu à peu de mars à décembre - événements, ateliers, formations, coaching, location d'espaces... Le calendrier prévisionnel de déploiement transmis par le gouvernement se projette dans les années à venir.
A quand la licorne ?
- Les premières levées de fonds "en série A" sont espérées d'ici décembre 2023 - définition : "La levée de fonds en série A s’adresse aux start-ups qui ont un produit, un service, qui ont trouvé des clients sérieux et qui veulent se développer sur le marché national."
- Courant 2024, il est attendu le lancement de "séries B" - "La levée de fonds en série B s’adresse aux entreprises qui poursuivent leur développement et qui souhaitent se développer à l'international."
- Et courant 2027, on rêve de la première "licorne" calédonienne : une start-up valorisée à plus d'un milliard de dollars.